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LYON : AU TRIBUNAL, LE CASSE TÊTE POUR JUGER LES MANIFESTANTS DU 1ER MAI

Jeudi 4 Mai - 09:30

Police - Justice


Le tribunal judiciaire de Lyon, rue Servient. - © Léa Duperrin / Radio SCOOP
Ce mercredi après-midi à Lyon, sept personnes ont été jugées en comparution immédiate pour des faits de violences commises à l'encontre des forces de l'ordre lors de la manifestation de lundi 1er mai.


Debout, derrière la vitre du box, la plupart des prévenus ne reconnaissent pas les faits qui leur sont reprochés. En l'occurrence, des jets de projectiles sur les policiers. Parfois de la rébellion au moment de l'interpellation, ou des outrages.

"J'ai perdu mon sang-froid", lâche l'un d'eux. À 41 ans, il est le plus âgés des manifestants à comparaître. Il n'a pas de casier judiciaire, comme tous les autres. Les policiers l'accusent d'avoir jeté des bocaux qui contenaient... "de la matière fécale", précise le président du tribunal. Lui assure avoir été pris d'énervement, après avoir reçu du gaz lacrymogène dans les yeux.

"Il n'y a rien dans ce dossier !"


Un autre prévenu, 28 ans, a été identifié comme étant en tête de cortège. Il avait une veste noire et un cache-nez. Il explique avoir été interpellé après une chute provoquée par la charge des policiers. Ces derniers assurent qu'il s'est débattu, ce qu'il nie. "Pourquoi cette tenue de noir ?", demande le président. "Cela ne fait aucun doute, il fait bien partie des black blocks", renchérit l'avocat des policiers.

Enfin, deux jeunes femmes se présentent. Elles ont 18 et 19 ans, elles sont en première année de Droit à l'université Lyon 2. Elles aussi nient avoir lancé des projectiles. "Il y avait des caméras, pourquoi on ne peut pas montrer les images pour voir ce qu'il s'est vraiment passé ?", demande l'une d'elle. C'est la première fois qu'elles sont jugées. Jamais auparavant elles n'avaient été placées en garde-à-vue.



Font-elles partie du black block ? Ont-elles voulu s'en prendre délibérément aux policiers ? "Il n'y a rien dans ce dossier !", s'exclame Me Olivier Forray, qui défend l'une des deux jeunes. "Il va falloir arrêter de recourir à ces garde-à-vue qui n'ont aucun sens, tout le monde s'en portera mieux y compris les policiers."

"Ces procédures sont complètement bâclées", ajoute une autre avocate qui défend elle aussi un manifestant mis en cause. "On se base sur quoi ? Sur l'unique audition d'un CRS qui dit l'avoir identifié !", s'emporte un autre.

"Effectivement, c'est une justice qui se fait dans l'urgence, parce qu'on n'a pas le choix", reconnait Me Laurent Bohé, qui défend les agents. "Tout le monde est mobilisé pour que la meilleure des justice soit rendue."

Des peines de prison avec sursis prononcées


Pour l'avocat, certains prévenus n'assument pas d'avoir rejoint le black block lors de la manifestation. "Forcément au tribunal, il n'y a plus l'effet de groupe. Alors les prévenus balbutient, ils essaient de se justifier ou alors ils ne reconnaissent pas les faits. Mais les preuves sont là", assure-t-il au contraire.

En fin d'audience, les jugements sont tombés. L'ensemble des prévenus ont été reconnus coupables, avec des peines allant de trois à dix mois de prison avec sursis. Et à chaque fois, une interdiction de manifester pendant un ou deux ans.

En début d'audience, le vice-procureur avait redit "toute sa détermination pour traduire en Justice les manifestants qui s'en prennent aux policiers". Une intervention très peu appréciée chez la Défense. "Ce n'est pas une tribune politique, ce n'est pas une conférence de presse", avait alors vivement réagi l'une des avocates.