Le huis clos en partie levé
Le procès doit se tenir jusqu'à vendredi. L'un des accusé étant mineur au moment des faits, le huis clos total avait été évoqué. Mais finalement, seuls l'audition de la victime du viol et les témoignages des experts dans cette affaire ne pourront pas être publiés.
Le 3 mars 2017, les policiers découvrent dans un appartement entièrement fouillé les corps de deux retraités, Massimo et Ginette Degl'innocenti, âgés respectivement de 71 et 85 ans.
L'homme gît "dans une mare de sang", son épouse dépendante et alitée depuis un accident vasculaire cérébrale est retrouvée dans son lit médical: tous deux portent de multiples traces de coups.
Quelques jours plus tard, dans le même quartier, Jeannine Ponce, 74 ans, dont la fille s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles, est à son tour découverte inanimée par les pompiers dans sa salle à manger, "baignant dans le sang". Allongée sur le dos, partiellement dénudée, elle présente également de nombreuses plaies.
Cette nuit-là, un autre crime est commis : le viol en réunion d'une jeune femme, toujours à Montluçon.
Des meurtres sans mobile
Le 13 mars, ils arrêtent un jeune homme de 18 ans, très vite mis en examen pour les trois meurtres et le viol. L'autre accusé, alors âgé de 17 ans, est arrêté dix jours plus tard à Clermont-Ferrand.
Les auteurs ont dérobé seulement quelques euros à leurs victimes, les trois personnes âgées vivant dans des conditions modestes.
Les accusés, tous deux originaires de Mayotte, ont été envoyés en France par leur famille à l'adolescence, l'un pour lui "éviter les mauvaises fréquentations", l'autre en raison de son comportement.
Le plus jeune a déjà été condamné à huit mois d'emprisonnement, notamment pour violence avec arme; le second a plusieurs fois été condamné pour vol. Ils comparaissent notamment pour "meurtres accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie" et "viol en réunion". Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.