Pourquoi une autobiographie ?
"Pour moi, ça a été une véritable thérapie. Je me suis rappelé de certaines choses, ça m'a fait du bien. On connait le joueur mais pas forcément l'homme. Dans le livre, j'évoque mes peines, mes échecs, je ne suis pas là pour donner une leçon de réussite.
Personnellement, j'ai eu une maman extraordinaire, sans qui je ne serais pas là. J'ai aussi fait les rencontres au bon moment, j'explique tout ça. C'est sans filet, d'où le titre".
Son enfance à Valenciennes
"Je me suis construit là-bas. Nungesser (ancien stade de Valenciennes), VA, c'est toute ma jeunesse, c'est là, où mon rêve débute. Je voulais jouer à Valenciennes... J'y jouerai jamais, c'est un regret mais pour une fois, les astres n'étaient pas alignés... Mais c'est d'ailleurs pour ça que je me sens bien à "Sainté". Je dis tous le temps, Valenciennes et Saint-Étienne, ce sont 2 villes voisines distantes de 700 km. Les gens sont les mêmes, seul l'accent change".
Son arrivée dans la Loire adolescent
"J'arrive le 10 juillet 1993, je m'en souviens très bien. Ma famille trouve du travail à Saint-Étienne alors je suis. J'ai 15 ans. J'aurais pu aller à Istres ou Angers, mais non, je débarque à Saint-Étienne. L'ASSE, le stade mythique, le centre de formation très performant... j'ai été au bon endroit au bon moment. Je fais mon 1er derby contre l'OL à Beauzac (en Haute-Loire), j'ai 16 ans, le stade est blindé. Je me suis dit, je suis où là ?".
Stéphanois ou Valenciennois aujourd'hui ?
"Je suis un vrai Stéphanois. Je me plais ici. J'avais vu les déclarations de Selnaes qui disait qu'il n'y a rien à faire. Il dit ce qu'il pense, c'est tout à son honneur. Après, je ne connais pas la Norvège, c'est peut-être Las Vegas... Moi je me suis toujours plu ici. Et d'ailleurs, beaucoup d'autres joueurs sont revenus vivre à Saint-Étienne après leur carrière. Ilan, il est Brésilien, il vient d'une ville magnifique et pourtant, il habite dans le coin".
France Football le qualifie "d'un oublié" de l'équipe de France
"J'ai jamais eu la capacité d'être numéro 1 ou 2 en équipe de France. La génération (Barthez, Coupet, Lama), elle était extraordinaire. Je ne pouvais pas rivaliser avec eux. J'aurais pu être numéro 3 après quelques blessures de mes collègues, mais ça ne s'est pas fait. J'ai croisé Raymond Domenech un jour et je lui ai demandé pourquoi il ne m'avait pas sélectionné, il m'a répondu très calmement que j'étais un bon gardien de Ligue 1 mais que je n'avais pas la stature internationale".
Sa fin avec les Verts
"Tu rêves toujours d'une meilleure fin. J'aurais aimé terminer à Geoffroy-Guichard, devant ce public. J'ai vu qu'on avait offert des tableaux à Brison ou Clerc par exemple, je me dis que j'aurais pu en avoir un aussi. Je n'ai que 386 matchs en pro avec le club (sourire), mais on ne choisit pas sa fin. Ce n'est pas grave".
Son meilleur souvenir
"La remontée du club en Ligue 1 (2004). On démarre la saison, on ne peut pas recruter, le club est à 2 doigts d'une relégation administrative en National... Et on termine la saison champion. Tout démarre de là en fait. Et puis, le but de Bridonneau qui délivre Geoffroy-Guichard à la fin, c'est celui qui m'a fait le plus vibrer. Le stade tremblait".
Plus fort que le but de Payet dans le 100e derby ? "Différent, ce n'est pas la même émotion. Mais ce derby... on ne doit jamais le gagner. Ne pas battre Lyon aurait été un regret éternel pour moi".
Son avenir
"Je ne serai pas à Auxerre la saison prochaine. J'ai 2 ou 3 pistes. J'ai envie de continuer avec les pros. Un jour, j'aimerais revenir à l'ASSE, j'ai les diplômes, les gens m'aiment bien. Je suis au top ici. J'ai adoré ma mission d'ambassadeur lors de l'Euro 2016. Aider ma ville à ce qu'elle s'améliore, j'aimerais beaucoup aussi. Il y a les JO qui se profilent. Mais je ne serai pas candidat à la mairie en 2020 (rire)".
« Sans filet » sort ce mercredi 22 mai. Le livre coûte 19,90 euros. Jérémie Janot sera en dédicace ce jeudi, dès 17 heures, à la librairie de Paris, à Saint-Étienne.
