"Je tiens à dire à toutes les personnes qui me liront de lutter pour leurs droits car ce n'est pas dans la passivité qu'on arrive à défendre, et encore moins à gagner, de bonnes conditions de vie", a écrit sur son compte Facebook l'étudiant, sorti de cinq mois de coma au printemps.
Le jeune homme, âgé de 22 ans à l'époque, avait tenté de s'immoler devant le siège du Crous à Lyon après avoir posté sur les réseaux sociaux une lettre évoquant ses difficultés financières - il avait perdu sa bourse en "triplant" sa deuxième année de licence - et dénonçant la précarité de nombreux étudiants.
La semaine suivant le drame, les étudiants s'étaient mobilisés dans de nombreuses universités pour exiger une amélioratrion de la condition des étudiants les plus démunis.
Dans son message publié dimanche, le jeune homme a remercié "les personnes qui se sont mobilisées" et ceux qui l'ont soutenu avec des courriers, dessins, vidéos ou même "financièrement".
48 opérations
Se disant "conscient de la gravité de (s)on acte désespéré", il l'explique en racontant qu'il traversait alors "une période difficile sans emploi stable, sans logement étudiant et sans bourse universitaire".
Brûlé au troisième degré sur 75% du corps, avec des amputations aux doigts, Anas précise avoir subi 48 opérations, avec au départ "une estimation de chances de survie de 24 heures". Aujourd'hui en rééducation, le jeune homme explique encore avoir "des plaies ouvertes" nécessitant d'autres opérations.
"Je gagne cependant de jour en jour en autonomie: je parle de nouveau depuis mai, je marche très bien et j'arrive à écrire correctement des textes malgré mes amputations, par exemple", poursuit-il.
Celui qui a repris ses études en distanciel à l'Université Lyon-2, "ainsi que des activités liées au syndicalisme étudiant", conclut en appelant à prendre conscience "que c'est vivants que nous pouvons améliorer notre quotidien (...) sans perdre espoir en la vie, dans le progrès de la science et dans l'action collective".