Le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer sur le plan de sauvegarde accélérée du groupe stéphanois, en grandes difficultés financières.
Ce plan doit ouvrir la voie à la prise de contrôle des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d'investissement Attestor, à horizon mars/avril.
C'est ce consortium de repreneurs qui permet le sauvetage d'un groupe à la dérive, en apportant une large partie (925 millions d'euros) de l'argent frais (1,2 milliard d'euros) devant servir à faire face aux échéances et à relancer l'activité, en échange d'un écrasement de dette très significatif.
Un avis "défavorable" des représentants des salariés et du ministère public
Si le plan de sauvegarde accélérée, âprement négocié pendant de nombreux mois par la direction de Casino avec ses créanciers et les candidats à sa reprise n'était pas adopté, Casino serait dans "une situation économique catastrophique", avait rappelé le juge-commissaire le 12 février, lors d'une audience publique concernant le plan de sauvegarde du distributeur.
Malgré l'absence d'alternative, le Comité social économique central (CSEC) et ses avocats ont émis un avis défavorable sur ce plan de sauvetage, regrettant l'insuffisance de son volet social.
Le ministère public a également émis un avis défavorable sur le plan de sauvegarde, regrettant notamment une "trop grande disparité entre le plan présenté initialement" et celui sur lequel le tribunal doit se prononcer, ainsi que "le contenu parfaitement lacunaire du volet social".
À noter qu'une fois le plan de sauvetage avalisé par le tribunal, les diverses augmentations de capital doivent avoir lieu en mars et une assemblée générale des nouveaux actionnaires devra dans la foulée statuer sur la nouvelle composition du conseil d'administration.
Pour rappel, 288 magasins doivent ensuite être cédés à Auchan, Intermarché et Carrefour dans les prochains mois. Ce sera en trois vagues successives, au 30 avril, 31 mai et 1er juillet.