FBBP 01 : DÉCOUVREZ LES PREMIERS MOTS DU NOUVEAU PRÉSIDENT DU CLUB, DAVID VENDITELLI

Mardi 6 Juillet - 05:00

Football

David Venditelli, l'ex-président du FBBP 01. - © Nicolas Gallet
Ambitions, projet pour le club, David Venditelli, le nouveau président du FBBP01 s'est confié au micro de Radio SCOOP.

Du changement à la tête du FBBP 01 ! Le président du FBBP 01, Patrick Martellucci, a cédé sa place à David Venditelli ce lundi 5 juillet.

Delphine Convert et Didier Berthet l'ont rencontré.

David Venditelli, président atypique ?


David Venditelli, vous avez été agent de plusieurs joueurs (Kurt Zouma, Alexandre Lacazette...). Pourquoi arrêter cette carrière d'agent et devenir président du FBBP ?
Oui, je comprends que ça surprenne. J'avais tout simplement fait le tour du métier d'agent. Ça faisait 22 ans que j'accompagnais les joueurs et les familles au sein de mon agence et l'opportunité m'a été donnée de partir sur un nouveau projet. Je peux ainsi mettre en place surtout mes idées et la vision que je peux avoir d'un club de football, grâce à toutes ces années aux côtés de joueurs pros, d'entraîneurs mais aussi grâce au fait d'avoir collaboré avec de grands clubs français et européens.

Vous êtes lyonnais et les clubs ne manquent pas dans la région lyonnaise. Alors, pourquoi le FBBP 01 ?
On avait des critères de recherche. Déjà, Bourg a connu la Ligue 2 et a su bonifier ce passage au niveau des infrastructures : le stade Verchère bien sûr mais aussi, le centre d'entraînement à Péronnas digne d'un club de ce niveau-là. Pour moi, c'est extrêmement important d'avoir un club avec des fondations solides. Le club a aussi bonifié son passage en L2 au niveau de la formation puisque les catégories de jeunes jouent au plus haut niveau national. Le proximité géographique de la ville de Bourg-en-Bresse était aussi, pour moi, un atout.

En quoi le fait d'avoir été agent de joueurs peut vous aider dans ce nouveau rôle de président de club ?
Premièrement, j'espère que ça sera un avantage pour le club. Je pense avoir une perception du football professionnel qui peut être une bonne chose pour le club. Il va falloir aussi que j'apprenne ce qu'est un président, même si j'ai déjà une petite idée. Mais concernant l'affinité que je peux avoir avec des joueurs ou l'entraineur, je vais devoir aussi apprendre à rester à ma place et que je sois plus un soutien qu'un souci parce qu'on sait que ça peut très rapidement poser des problèmes.

Vous avez été agent de joueurs mais aussi footballeur vous-même ?
Oui, j'ai joué un petit peu. J'ai quitté l'Olympique Lyonnais en 1991, j'ai été dans le groupe pro pendant deux saisons avec Bernard Lacombe et Raymond Domenech à l'époque. J'ai fait les sélections en équipe de France aussi, donc je connais un peu l'ambiance d'un vestiaire.

Vous auriez pu passer professionnel ? Vous aviez une opportunité avec Caen ?
Très humblement, je pense que j'avais des qualités pour être professionnel effectivement mais après, je n'avais pas le mental pour être un vrai bon joueur de Ligue 1. Mais avoir des qualités ne suffit pas, c'est ce que j'ai dit à mes joueurs pendant des années. La qualité d'un joueur de football n'est pas uniquement ce qu'il y a dans ses pieds.

Mais ça reste un regret ?
Aujourd'hui, non car j'ai eu la chance de bien gérer ma reconversion. Donc, il y a eu une grosse déception quand Lyon ne m'a pas gardé en 1991, sachant qu'un an avant, j'aurais pu partir à Caen. Il m'a fallu une petite année pour revenir à la réalité mais aujourd'hui, je ne regrette vraiment pas.

Agent de joueurs, homme d'affaires, vous vous y connaissez en gestion, en management...ça peut compter dans ce rôle de président ?
Par rapport à ma carrière, tout le monde m'attend sur la partie sportive mais il y a énormément de travail à faire au niveau des partenaires qui font confiance au FBBP. Pouvoir garder cette confiance, développer de nouveaux partenariats avec des idées nouvelles...être président d'un club, il y a aussi un aspect social donc être capable d'accompagner les personnes qui travaillent dans l'administratif.

On ne parle pas beaucoup d'eux et moi, je vois le travail qu'ils font, et c'est assez exceptionnel. Et puis, enfin, dans l'association, il y a des personnes qui travaillent bénévolement et leur enthousiasme est incroyable. Entrer dans un club, c'est comme si on entrait dans une petite machine à laver...ça tourne en permanence, il y a toujours des choses à faire, à refaire, des décisions à prendre mais ça va être très intéressant.



Son projet pour le club


Comment s'est passé le passage de témoin avec votre prédécesseur Patrick Martellucci ?
Je tiens à remercier Patrick Martellucci pour la confiance qu'il m'a accordé, il a eu confiance dans notre projet. J'arrive avec Philippe Venditelli, mon frère qui aura plus un rôle dans la gestion, et Michel Vieira, entrepreneur lyonnais qu'on connait pour son dynamisme.

Vous allez vous inscrire dans sa continuité ?
On va essayer de continuer ce qui a été mis en place, en s'appuyant sur le savoir-faire du club. La formation, pour moi c'est important d'avoir un club qui fait grandir ses jeunes joueurs et on va mettre en place nos idées sans tout révolutionner.

Gilles Garnier était resté 12 ans aux commandes du club, Patrick Martellucci, 3 ans, certains supporters sont satisfaits de votre arrivée, d'autres inquiets, comment rassurer ces supporters ?
Je ne viens pas pour une saison, je viens pour un projet avec beaucoup d'idées. Mais on veut garder la base du club, un club qui s'est construit sur des valeurs fortes à travers la coupe de France et à travers la convivialité. On va le développer, mettre des choses innovantes
Les supporters, ce qu'ils attendent, c'est une équipe qui mouille le maillot et qui gagne des matchs, donc on sera jugé aussi sur nos résultats.

Quelles sont les idées que vous souhaitez mettre en place, qu'est-ce qui va changer ?
Il y a des idées assez simples...déjà ouvrir le club, c'est-à-dire que les personnes qui veulent venir aux entrainements puissent venir facilement. Je souhaite également remettre en place les levées de rideaux, de cette manière on arrivera à remettre en place une connexion entre la formation et le monde professionnel, et c'est comme ça aussi qu'on construit l'identité d'un club. Le foot féminin a toute sa place dans le projet.



Ensuite, on réfléchit sur comment rendre notre partenariat plus intéressant, et comment mieux accueillir les spectateurs au stade. Pour moi, le football est une société de spectacle. Autant parfois, on n'arrive pas à maîtriser ce qui se passe sur le terrain pendant 90 minutes, mais on doit être capable de maîtriser l'avant et après-match. On est en train de travailler sur comment recevoir les spectateurs dans une ambiance plus festive.

Sportivement, quel est l'ambition, le FBBP 01 en Ligue 2 dès la fin de la saison à venir ?
Vous ne m'entendrez pas parler comme ça. Par contre, vous m'entendrez souvent dire, d'aller à la bagarre, c'est-à-dire de se donner les moyens d'essayer de passer une très bonne saison. De dire "on vise la ligue 2", c'est très dangereux. La notion de bagarre pour moi est importante.

Vous vous êtes donné un objectif en nombre d'années ?
Le plus rapidement possible, si c'est à la fin de saison qu'on a la chance d'être à la bagarre pour faire des choses sympathiques, on va y aller. Si ce n' est pas la fin de saison, on remontera les manches et on repartira encore une fois à la bagarre...tant qu'on y arrivera pas.

Quel sera le budget du club ?
3,8 millions d'euros (avec l'association), en hausse de 500 000 euros par rapport à la saison dernière. L'investissement a été fait à travers le rachat de titres et l'augmentation du capital car, pour nous, c'est important d'avoir un club avec des fonds propres solides.

Le point sur la saison à venir


La saison de National va débuter le 6 août prochain... le calendrier sera dévoilé le 15 juillet. En attendant il faut se préparer, les entraînements ont repris depuis une semaine, avec un effectif renouvelé...10 joueurs restent, 16 départs, 12 recrues, c'est une volonté de votre part de renouveler à ce point l'effectif ?
Oui, car l'an passé j'ai observé ce qui se passait dans le club. Ce n'est pas des décisions faciles qui ont été prises. Mais personne ne doit être au-dessus du club. Et moi, j'ai trouvé en arrivant que certains joueurs avaient certains passe-droits. Et qu'à un moment donné, quand un joueur ne se sent plus en danger sportivement, il met son équipe en danger. Et à partir du moment où certains joueurs également ne voulaient pas adhérer à la nouvelle organisation, avec plus de professionnalisme et de contraintes, comme les petits-déjeuners le matin, j'ai compris que ça pourraient déranger certains, donc à partir du moment où ils n'étaient pas en phase, ils n'avaient aucune raison de rester.

Avec le coach Alain Pochat, on est en phase par rapport à l'identité qu'on veut donner à l'équipe et au club, et donc c'est pour ça qu'on arrête avec un nombre de joueurs importants.

Je sais que ça représente un danger de changer autant de choses en aussi peu de temps. Mais, il y a deux choses. La première, c'est que ne rien changer si on n'est pas satisfait des gens ça ne sert à rien car le risque est le même. Et la deuxième, c'est que quand on arrive dans un nouveau projet c'est peut-être là où on peut se permettre de faire des choses, pour, peut-être, ne pas partir d'une feuille blanche mais partir sur un nouvel élan, et c'est ce qu'on a décidé de faire.

L'effectif, vous l'avez réduit ?
Plus de 90 % des matchs sont faits avec 14 joueurs en Champion's League et 16-17 joueurs en National. Donc pour moi ça ne servait à rien d'avoir 27 joueurs dans l'effectif comme l'an passé. Donc on a voulu réduire le nombre de joueurs car d'abord pour une qualité de travail, c'est plus intéressant de jouer avec 20 joueurs de champs et 3 gardiens, et la deuxième, c'est qu'on concerne tout le monde dans une saison car on sait qu'on aura besoin de tout le monde dans une saison.

Parmi les nouvelles recrues, Matthieu Ezikian en provenance de La Duchère, Maxime Blanc, qui évoluait à Villefranche, deux joueurs de ballons comme on dit, c'est symbolique du jeu que vous souhaitez mettre en place ?
Avec Alain Pochat, on voulait que notre équipe ait une identité forte, basée sur le jeu, basée sur la possession, et on peut le faire avec ce type de joueur. Mais il ne faut pas oublier, par exemple, qu'en milieu de terrain, Anthony Ribelin reste avec nous malgré les sollicitions, Benjamin Corgnet est encore là…l'arrivée de Joachim Eickmayer qui jouait en Ligue 2 ou encore le jeune Antoine Mille de Colomiers.

Ça va peut-être faire revenir le public, qui avait tendance à bouder Verchère ?
Ce qui est bizarre c'est que Bourg-en-Bresse/ Péronnas est connu pour ses épopées en Coupe des France avec ses supporters et son public, et que le club n'arrive pas à capter leur intérêt tout au long de leur saison.

C'est surtout lié aux résultats, à la qualité de jeu proposée, et également à ce que le club peut proposer pour accueillir les spectateurs.

J'aimerais voir des familles dans le stade. L'objectif sera d'avoir un nombre moyen de spectateurs qui augmente au fur et à mesure de la saison. On va mettre en place des actions dans la ville, aller à la rencontre des gens pour leur proposer de venir.

Il faut repartir à la conquête des supporters, ça passe par le jeu mais aussi par des actions mises en place par le club.



Après une saison à huis-clos en raison de la crise sanitaire, quelles seront les conditions pour revenir à Verchère? Faudra t'il un pass sanitaire ?
On attend d'avoir des précisons officielles, mais d'après les premiers informations, ça sera avec un pass sanitaire.

Un dernier mot ?
J'espère que le club sera reconquérir les spectateurs. J'aimerais aussi qu'on démontre que le club n'est pas seulement un club de Coupe de France, réussir à faire revenir les familles dans le stade, essayer de dynamiser l'image du club, et pour ça on va se mettre au travail sur le terrain et aussi en dehors.