En cause, la transformation d'un bâtiment désaffecté de l'ancien Ehpad de l'hôpital Antoine Charial (propriété des Hospices Civils de Lyon), qui sera officiellement fermé en février 2021 et qui doit accueillir dès lundi prochain "environ 80 personnes" sans domicile.
L'hôpital est situé sur les communes de Francheville, Tassin la Demi-Lune et Craponne.
Les élus locaux dénoncent une "absence de concertation"
Depuis 5 ans, les maires de ces trois communes travaillent sur le projet d'un vaste espace intégrant un nouvel Ehpad, un pôle de santé multidisciplinaire et un pôle sportif. "Nous sommes en colère face à l'absence de concertation de l'Etat qui nous impose un autre projet", a déclaré le maire (LR) de Francheville, Michel Rantonnet, lors d'une conférence de presse.
"Nous avons reçu un courrier le 18 août, nous informant qu'une convention avait été signée entre l'Etat et les Hospices Civils de Lyon pour en faire un centre d'hébergement", a-t-il regretté.
Le centre d'hébergement qui sera géré par deux associations (la Fondation de l'Armée du Salut & le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri) pourrait, à terme, accueillir plusieurs centaines de personnes. Selon l'élu, les trois communes "n'ont ni la capacité, ni les compétences pour accueillir plusieurs centaines de personnes fragiles".
La préfecture réfute les propos des élus
De son côté, le secrétaire général adjoint de la préfecture, Clément Vivès, a assuré que les maires avaient été informés par "de nombreux appels téléphoniques et de nombreuses réunions". Entre l'aggravation constante de la situation de la Covid19 et la période hivernale, "c'est la responsabilité de l'Etat de mettre les personnes à l'abri dans un contexte de crise sanitaire jamais vu", a-t-il souligné.
Selon M. Vivès, le projet soutenu par les élus locaux n'est "pas prêt à partir" et laisserait ces bâtiments, disposant de chambres "immédiatement disponibles, sans travaux", vides "pendant de nombreuses années". Il a aussi assuré que "dès que des travaux seront en mesure de se tenir, bien entendu que l'Etat rendra les clés".
Pour Michel Rantonnet, le maire de Francheville, le projet est néanmoins "compromis".
La Métropole soutient l'État
Dans un communiqué publié ce vendredi après-midi, la Métropole de Lyon a fait savoir qu'elle soutenait "pleinement l'initiative, dans le cadre de ses compétences sociales et ses responsabilités vis-à-vis des personnes les plus vulnérables vivant sur son territoire"
Elle a enfin rappelé que la loi SRU imposant aux communes de disposer d'au moins 25% de logements sociaux n'était pas respectée à Francheville, Craponne et Tassin.
"Si le taux moyen sur l'ensemble du territoire de la Métropole est légèrement supérieur à ce chiffre (25,30%), il est très largement inférieur à ce taux à Francheville (18,22%) mais aussi à Craponne (16,25%) et encore davantage à Tassin (13,44%)", est-il écrit dans le communiqué