Plus assez de médecins disponibles
Evidemment, cet arrêté fait le buzz un peu partout en France et même au delà des frontières. Mais derrière cette décision, il y a un vrai objectif : alerter sur la pénurie de médecins dans les zones rurales. "C'est de l'humour noir et de l'ironie, car cet arrêté n'a aucune valeur légale. Je ne vais même pas tenter de le passer au contrôle de légalité, car je sais pertinemment que ça ne passera pas", explique Isabelle Dugelet, la maire de la Gresle.
"Malgré tout, il a eu l'avantage de faire réagir et de mettre en lumière le manque cruel de médecins dans notre secteur. Au début du mois, il y a eu un décès un dimanche et j'ai découvert que nous n'avions plus de service de garde car il n'y a plus assez de médecins disponibles. Du coup, pour chaque décès ces jours-là, je dois engager une procédure de réquisition administrative", souligne Isabelle Dugelet.
Trop de personnes mobilisées pour un certificat de décès
Et ce qui doit être une formalité, devient un casse tête, "ça se passe à un moment où tous les services sont fermés. Il faut trouver la permanence préfectorale qui va entrer en contact avec l'ARS (agence régionale de santé). Celle-ci va nommer un médecin qui va être récupéré chez lui par les gendarmes, pour aller faire le certificat de décès, préalable à toutes les opérations funéraires. Vous imaginez le nombre de personnes mobilisées ? Ce n'est pas acceptable".
La maire lance donc un appel aux médecins pour qu'ils viennent s'installer dans sa commune. Puisque la situation pourrait même empirer : plusieurs praticiens des villages voisins sont proches de la retraite. "Nous, on est prêts à les accueillir, on a tout pour être heureux, il ne manque que des médecins. Les jeunes peuvent venir. Il y a tout à construire et nous, les élus, nous pouvons les aider et les accompagner".