[INTERVIEW] CALOGERO SORT SON NOUVEL ALBUM "X" : "LA PLUS GRANDE CHANCE POUR UN ARTISTE, C'EST DE DURER"

Vendredi 25 Octobre - 07:30

Musique

Calogero était au micro de Radio SCOOP pour répondre aux questions de Stéphanie Loire - © Radio SCOOP
Calogero, qui revient ce vendredi avec son nouvel album "X", a répondu aux questions de Stéphanie Loire au micro de Radio SCOOP.

Comme chaque semaine, Stéphanie Loire reçoit sur Radio SCOOP une personnalité.

Jeudi 24 octobre, c'est Calogero qui était invité entre 19h et 20h !

L'un des chanteurs les plus aimés et les plus adulés de la scène française enchaînent les albums depuis plus de 20 ans.

Et justement : Calogero sort son dixième album, intitulé "X", ce vendredi 25 octobre. Rencontre.


"X" arrive 24 ans après ton premier album. Autant d'années de musique et de projets, qu'est-ce que cela crée comme lien avec le public ?


"C'est un lien presque inespéré quand on commence à faire de la musique, surtout dans une ville comme Grenoble. On me disait qu'il fallait faire du jazz. Pour en vivre, c'était difficile et ce n'était pas vu comme un métier. Donc, je suis monté à Paris, avec mon groupe "Charts" et on a eu un peu de succès assez rapidement. On nous a dit que le plus dur était de durer. Et parvenir à durer, c'est la plus grande chance dans la carrière d'un musicien. Moi, je me considère extrêmement chanceux d'avoir un public qui prend mes musiques comme une bande originale et pour qui elles résonnent. C'est une chose que je ne réalise toujours pas."

L'une des chansons de ce nouvel album s'appelle "Parie qu'on s'aime encore". C'est un titre qui appelle à se rassembler ?


"Exactement. J'espère qu'on est dans un pays où le vivre ensemble existe encore. C'est ma faiblesse d'y croire. C'est une chanson d'espoir enfin de compte."



Parmi les artistes qui ont compté dans ta carrière, il y a Françoise Hardy. Peux-tu nous en parler ?


"J'ai fait des chansons avec elle. Elle m'a toujours suivi, elle était là pour mon premier concert. On s'envoyait aussi beaucoup de mails pour parler de musique. C'est un peu mon ange gardien. Elle m'a apporté une certaine exigence dans ma carrière. C'est une artiste qui avait une certaine distance avec le public, mais elle fait aussi partie de la famille des Français. C'est quelque chose que je retrouve dans tous les artistes que j'apprécie, comme les Beatles."

Le thème de l'amour est plutôt central dans ton œuvre, mais sous différentes formes ?


"J'ai du mal à dire "je t'aime", encore plus en chanson. Dans ce dernier album, il y a beaucoup de sujets de société. Dans celui d'avant, il y avait plus de chansons d'amour assez personnelles. Les chansons qui ont le plus résonné chez les gens, ce sont plus les sujets sociétaux d'ailleurs. Le public est très réceptif en tout cas. Je préfère cela, car ça résonne aussi avec mes origines. Je viens d'un milieu ouvrier, dans lequel je n'ai manqué de rien, mais c'était un milieu simple. Si je ne faisais que des chansons d'amour, je serais très malheureux je pense."

Cet album a commencé à naître pendant la tournée "A.M.O.U.R", c'est ça ?


"Après la date à Paris, je n'ai pas dormi de la nuit parce que ce moment était dingue. Les mélodies ont commencé à sortir et je me suis même dit que j'allais rappeler Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka pour faire un groupe éphémère qui s'appellera "Calophone". Après, le temps est passé, mais j'aimerais beaucoup le faire. Ensuite, je me suis mis à composer les chansons, puis à me dire que je pouvais faire un album et surprendre tout le monde. Je ne voulais pas attendre alors que les chansons étaient prêtes."

Tu as dit un jour "Quand je monte sur scène, j'ai les peurs qui tombent". Lesquelles ?


"Toutes ! J'ai toujours le trac, mais sur scène, un autre moi est plus à l'aise. On me dit souvent que je n'ai pas le même regard par exemple. Je sais qu'il sera difficile pour moi d'arrêter la scène. Attention, ce n'est pas prévu. Mais c'est comme un besoin physique."




Il y a une autre très belle chanson sur ton nouvel album : "Louise". Elle a été écrite par Carla Bruni ? C'est votre première collaboration, non ?


"Ce ne sera pas la dernière. J'adore son écriture. Cette chanson parle d'une prostituée et j'essaie de l'arracher à son trottoir dans la chanson. Cela me rappelle ma jeunesse. J'avais un groupe d'amis, que j'ai toujours d'ailleurs, avec qui on avait du mal à approcher les filles, on était timide. Et pendant ma jeunesse à Grenoble, on passait toujours par la rue Montorge, là où il y avait des prostituées et elles étaient à chaque fois adorables. On sentait la violence derrière, mais elles étaient tendres avec nous."

Tu vas te lancer dans une nouvelle aventure bientôt. La comédie musicale, c'est ça ?


"Oui, c'est vrai. Je vais le faire à ma manière. Ce sera une adaptation du "Comte de Monte-Cristo". C'est un chef-d'œuvre. En fait, ça fait une dizaine d'années que je compose, avec mon frère, des thèmes pour cette œuvre. Ce sera à La Seine Musicale, en 2027, à Paris. On travaille dessus en ce moment."


L'interview de Stéphanie Loire est à retrouver, tous les jeudis, à partir de 19h sur Radio SCOOP et en replay.