"Je suis très émue. Quand on nous a dit qu'il y avait une solution pour nous, je n'y ai pas cru. J'en ai des frissons", sourit Aimée, l'une des résidentes. Comme elle, d'autres femmes seules avec enfants ont pris possession des chambres de l'ancien EHPAD La Villette d'Or. Les familles sont arrivées mercredi dernier.
"Qui peut supporter que des enfants dorment dans la rue ?"
Le lieu, géré par l'association lyonnaise Alynea, offre un tout autre confort aux familles. Des vrais lits, des salles de bains, une cuisine collective. "Au gymnase, on avait très chaud. Pas d'intimité. Il y avait des moustiques... On tombait tout le temps malade", soupire une autre résidente. La situation était devenue intenable, y compris pour les enfants qui sont par ailleurs scolarisés dans les écoles de la Ville.
Les familles bénéficient également d'un accompagnement social via l'association. Mais cette solution reste temporaire, pour 18 mois. En marge de la présentation de ce dispositif inédit, le maire de Lyon a lancé un nouveau cri d'alarme.
"Bien sûr que cela ne permet pas de régler toutes les situations dont on est quotidiennement témoin à Lyon. On est dans une situation d'urgence sociale parce que la précarité augmente, que le sans-abrisme augmente. Qui peut supporter que des enfants scolarisés dorment dans la rue ? Personne", a déclaré l'élu, appelant à un sursaut du gouvernement sur le sujet.
"La Ville de Lyon prend sa part et pourtant, l'hébergement d'urgence n'est pas une compétence de la Ville, mais de l'État. C'est inscrit dans la Loi. J'en appelle au gouvernement, qu'il prenne la mesure de ce que nous traversons."
Un enjeu du prochain projet de Loi de finances pour 2024, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 27 septembre.