Les deux militaires patrouillent à moto quand ils repèrent une ambulance privée, qui roule très vite et ne respecte pas le code de la route : vitesse excessive, non respect des distances de sécurité, franchissement de ligne blanche…
Pendant le contrôle, la conductrice dit transporter un patient en urgence vitale. Les motards décident donc d'accompagner l'ambulance jusqu'aux urgences. Sauf qu'il n'y avait, selon les gendarmes, aucune urgence vitale.
Coups de pied, étranglement, griffures
Une fois le patient déposé, les gendarmes tentent donc de contrôler la conductrice qui se rebelle. Ils décident alors de la mettre en garde à vue.
Et c'est là que ça dérape : les deux ambulancières agressent physiquement les deux gendarmes (coups de pied, étranglement, griffures).
Elles prennent ensuite la fuite dans Lyon mais sont interpellées par un équipage de la BAC dans le 8e arrondissement.
3 jours d'ITT
L'un des gendarmes s'est vu accorder 3 jours d'ITT.
La conductrice, elle, a été placée en garde à vue. Elle sera poursuivie pour mise en danger de la vie d'autrui, refus de se soumettre aux dépistages alcoolémie et stupéfiants ainsi qu'aux vérifications concernant le conducteur et le véhicule.
Elle devra aussi répondre des faits de violence sur agent dépositaire de l'autorité publique commise en réunion et rébellion.
Une version démentie
L'ambulancière mise en cause a formellement démenti la version des gendarmes. Elle affirme que le patient était bien en urgence vitale, et qu'il a d'ailleurs été admis dans la foulée à l'hôpital cardiologique. Une fiche d'intervention du SAMU en atteste, selon le témoignage qu'elle a fourni à Radio SCOOP.
Elle nie avoir roulé "à 200km/h" sur l'A43, comme l'aurait affirmé les gendarmes. "J'ai une vieille ambulance qui ne dépasse pas 150km/h".
Elle affirme avoir été victime de sarcasmes et de provocations de la part de l'un des gendarmes. Elle dément les avoir agressés physiquement, et dit au contraire avoir été victime de violences de la part des militaires. Apeurées, elles se sont réfugiées dans l'enceinte de l'hôpital Édouard-Herriot, où elles ont été interpellées par des policiers en arme, "comme des terroristes".
Les deux ambulancières ont reçues chacune 5 jours d'ITT.
Elles ont décidé de porter plainte et ont pris un avocat.