Cette dégradation, constatée ce lundi 30 septembre, s'est déroulée en deux étapes.
Le bandeau rouge aurait été tracé samedi 28 septembre et l'inscription insultante accompagnée d'une flèche pointant vers l'abbé Pierre a été ajoutée dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 septembre.
La Fresque des Lyonnais, véritable emblème du patrimoine mural de Lyon, est un trompe-l'œil monumental qui rend hommage à plusieurs personnalités locales, historiques et contemporaines.
Parmi les figures représentées au rez-de-chaussée, on retrouve notamment l'abbé Pierre, natif de Lyon, aux côtés du chef Paul Bocuse, de l'écrivain Frédéric Dard ou encore du réalisateur Bertrand Tavernier.
Si, jusqu'à présent, le portrait de l'ancienne figure emblématique de la lutte contre le mal-logement était resté intact malgré les accusations d'agressions sexuelles posthumes, ces récentes dégradations marquent une nouvelle étape dans la controverse qui entoure le religieux.
Réactions de la Ville de Lyon et réflexion en cours
Face à ces actes, la Ville de Lyon a exprimé son regret.
Dans une déclaration à l'AFP, elle a affirmé : "La Ville de Lyon comprend l'impatience générée par les révélations concernant l'abbé Pierre, mais regrette la dégradation de la fresque."
Cette œuvre, propriété de la coopérative CitéCréation, qui a réalisé de nombreux murs peints à travers le monde, fait actuellement l'objet de discussions quant à l'avenir de l'image du fondateur d'Emmaüs.
Mi-septembre, la mairie de Lyon avait déjà annoncé être "prête à soutenir le retrait de l'abbé Pierre de cette fresque", appuyant ainsi la proposition de CitéCréation d'installer une affiche explicative pour informer le public sur le processus en cours.
Un comité citoyen doit prochainement se réunir pour débattre de cette question, sous la supervision du propriétaire de l'immeuble et de CitéCréation.
Ce comité décidera du sort réservé au portrait de l'abbé Pierre, alors que dans d'autres villes françaises, de nombreux lieux et rues portant son nom ont déjà été rebaptisés.
En France, on dénombre actuellement quelques 150 voies ou lieux-dits nommés en hommage à l'abbé Pierre ou Henri Grouès, selon un recensement de l'AFP effectué mi-septembre.
Un débat qui divise la ville et ses habitants
Cette affaire relance le débat autour de la place de l'abbé Pierre dans l'espace public, alors que la justice et l'opinion publique continuent de se confronter aux révélations troublantes qui ont émergé ces dernières années.
La Fresque des Lyonnais, véritable symbole de la ville, pourrait ainsi se transformer en miroir des réflexions et des décisions collectives concernant la mémoire et l'héritage des personnalités publiques.