"Transformer notre production agicole"
"L'objectif c'est d'accompagner nos agriculteurs pour qu'ils puissent produire ce que les habitants consomment localement, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", assure Bruno Bernard. "C'est aussi les aider à aller vers le bio, préserver les ressources en eau. Il faut pouvoir transformer notre production agricole", a-t-il défendu, taclant au passage la Politique Agricole Commune (PAC) :
"On compte sur l'Europe pour subventionner non pas l'agriculture intensive qui pollue mais celle qui est vertueuse."
Sur les 10 millions d'euros investis par la Métropole de Lyon, 2 millions d'euros serviront à acquérir des terres agricoles afin de lutter contre l'artificialisation des sols, 3 millions d'euros seront consacrés à l'aide à la transmission des exploitations. Car c'est bien l'enjeu central : attirer de nouveaux agriculteurs (62% ont aujourd'hui plus de 50 ans) et surtout, leur permettre de s'installer.
"Nous voulons des paysans", insiste Jérémy Camus, vice-président à l'agriculture et à l'alimentation. "Le rôle de la métropole c'est justement de les accompagner, de les aider sur l'habitat... On a pas mal de candidatures au final, mais il y a la difficulté de trouver du foncier, la crainte aussi de s'installer seul. C'est pour ça aussi qu'on va créer une coopérative agricole d'emplois."
Favoriser une production locale ? La métropole n'a pas le choix si elle veut respecter sa promesse d'une alimentation 100% bio et 50% locale dans les cantines des collèges d'ici la fin du mandat.
Polémique autour du cimetière de Charly
Autre mesure annoncée, la création d'un "incubateur de paysans" à Vaulx-en-Velin où "ceux qui veulent se lancer pourraient tester leur activité", a précisé Jérémy Camus.
Enfin, une première ferme semencière développée par le Centre de ressources de botanique appliquée (CRBA) et destinée à rechercher des semences adaptées aux changements climatiques doit être inaugurée le 24 septembre à Charly, au sud-ouest de Lyon.
C'est là que devait avoir lieu, initialement, la visite de ce lundi avant que la métropole ne change d'avis et opte pour Rillieux-la-pape. Entre temps, le maire de Charly s'est ému du projet de construction d'un cimetière par la métropole... sur des terrains agricoles. Une pétition a même été lancée ce week-end. Interrogé sur le sujet, Bruno Bernard a voulu calmer le jeu :
"Nous avons besoin de plus d'espace pour enterrer nos défunts, un besoin identifié il y a dix ans. Plusieurs terrains ont été étudiés au sud, celui de Charly qui correspond le plus au besoin. J'attends de pouvoir échanger avec le maire, et je suis sûr que l'on pourra faire quelque chose de très naturel, comme cela a été fait à Bron", a conclut Bruno Bernard.