"On a constaté des hausses de charge, notamment sur le chauffage au gaz, de 420%. Ce qui est énorme", ajoute Aurélie.
Elle aussi habite le quartier. "On a reçu des factures de plus 980 euros sur un an, vous imaginez ?"
Deux cents euros pour les compteurs d'eau
En colère, les locataires refusent de se laisser faire. Ils ont été reçus début octobre par leur bailleur, Lyon Métropole Habitat. Peu de réponses leur ont été apportées.
"On nous explique que cette augmentation est liée aux prix du gaz, qu'un seul fournisseur d'énergie a répondu à l'appel d'offre et que le bailleur n'a pas eu le choix", poursuit Aurélie.
Mais comment expliquer alors les 200 euros demandés pour les relevés de compteurs d'eau ? "Avant, c'était gratuit", souffle Nassera.
"Tout cela n'est qu'une conséquence des politiques de logement de ces dernières années au niveau national", dénonce Laurent Legendre conseiller LFI à la Métropole de Lyon. Il s'est rendu à plusieurs reprises dans le quartier pour soutenir les locataires.
"Ce sont des ménages qui sont pour certains modestes, qui ne vont pas pouvoir payer. Il y a une proposition d'étalement des paiements, mais ce n'est pas suffisant", poursuit l'élu.
Les locataires demande qu'un contrôle des charges soit réalisé par des experts, ce qui a été accepté par le bailleur. Ils demandent aussi que les aides soient débloquées de manière collective et non pas au cas par cas.
"On marche sur la tête !"
La colère est vive, d'autant que les habitants estiment que le service rendu est bien loin des attentes. Pannes d'eau chaude et de chauffage, insalubrité…
"On dit souvent qu'un logement, c'est un droit, mais un logement digne, c'est aussi important", commente Houcine Benmaza, président de l'antenne grenobloise de l'association Locataires Ensemble.
Ce jeudi, il est venu prêter main forte pour une déambulation avec les habitants.
"On est sur du logement social, ça ne peut pas continuer. On marche sur la tête ! Et ils comptent sur le fait que les gens soient résignés. Nous, on va s'organiser, parce que ce sont nos droits."
Informé de la situation, le maire de la commune d'Oullins Pierre-Bénite a prévu d'organiser une rencontre le 13 novembre. La Métropole de Lyon est également conviée.
Les locataires, eux, entendent bien rester mobilisés.