POLLUANTS ÉTERNELS AU SUD DE LYON : LA JUSTICE DEMANDE UNE EXPERTISE INDÉPENDANTE

Mardi 6 Aout - 11:21

Planète

L'usine Arkema de Pierre-Bénite - © Ville de Pierre-Bénite
C'est un nouveau pas très important dans l'affaire des PFAS au sud de Lyon. L'étau judiciaire se resserre autour de Daikin et Arkema : une expertise va être menée pour décrire ces polluants éternels et déterminer depuis quand les usines avaient connaissance du problème.

L'affaire avait été portée devant la justice par la Métropole de Lyon le 19 mars dernier. Les usines Arkema et Daikin avaient été assignées devant le tribunal judiciaire pour "faire la lumière sur la responsabilité éventuelle des deux industriels (Arkema et Daikin) de la plateforme de Pierre-Bénite dans la pollution aux PFAS".

On vient de l'apprendre : vendredi 2 août, le tribunal a ordonné une expertise indépendante autour de ces deux sites industriels. 

Le juge des référés a nommé un collège d'experts qui sera chargé de décrire les polluants éternels employés ou émis sur la plate-forme de Pierre-Bénite depuis sa création.

À quel moment les entreprises ont eu connaissance des effets potentiellement néfastes sur l'environnement de leurs émissions ? Les experts devront aussi donner leur avis sur cette question.

Les résultats sont attendus d'ici à 2025. 

La Métropole de Lyon salue cette décision de justice


Dans un communiqué daté du mardi 6 août, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, a réagi à cette décision. 

"Je me félicite de cette décision historique, première étape dans l'application du principe pollueur-payeur. La mobilisation de la science doit permettre à des experts indépendants de se prononcer sur les responsabilités exactes d'Arkema et de Daikin comme sur les préjudices subis par nos collectivités. En engageant cette procédure, la Métropole de Lyon démontre que les responsabilités dans un tel scandale sanitaire peuvent et doivent être établies."


La mairie de Chasse-sur-Rhône se réjouit également de cette décision :

"Cette décision, appelée de ses vœux par la municipalité depuis 2 ans, est une avancée majeure dans le dossier des PFAS qui a connu un coup de projecteur avec la loi "visant à lutter contre l'usage des polluants éternels" adoptée par le Parlement le 30 mai 2024. Évidemment, les conclusions de ce rapport commandé pour le 31 décembre 2025 devront être suivies d'effets, et engager si nécessaire, la responsabilité des entreprises visées en application du principe de pollueur-payeur."