"Aujourd'hui, la réouverture au 19 mai est acquise et nous, directeurs et directrices de théâtres publics occupés, souhaitons rouvrir nos lieux", peut-on lire. Certains théâtres ont déjà été évacués par les forces de l'ordre notamment à Rennes et à Toulouse.
"Déjà des pressions inacceptables s'exercent sur certains lieux, des menaces de recours à la force sont proférées. Ce n'est la solution pour personne. Et c'est une honte", dénonce de son côté la CGT Spectacle, initiatrice du mouvement, qui appelle à continuer la mobilisation.
"Pas de réouverture sans droits sociaux"
Au TNP de Villeurbanne, le mouvement de contestation tient bon. Le collectif d'artistes et d'intermittents qui s'y est installé depuis le 12 mars ne compte pas lever le camp. Reprise ou pas reprise, "le combat doit continuer", assure John, membre du collectif Unitaire 69.
"Contrairement à ce qui a pu être dit, nos revendications dépassent la seule réouverture des théâtres. Nous demandons toujours l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage, un revenu pour les jeunes de 18 à 25 ans, l'extension de l'année blanche aux extras de la restauration... Le compte n'y est pas", liste John qui rappelle le mot d'ordre de départ : "pas de réouverture sans droits sociaux."
Les annonces récentes du gouvernement n'ont pas convaincu : "des mesurettes", souffle John. La réforme de l'assurance chômage, particulièrement décriée par les occupants, doit entrer en vigueur le 1er juillet.
Des blocages de spectacles prévus ?
Les expulsions et la tribune signée par les quatre directeurs de théâtres lui laisse donc un goût amer. "Cette solidarité qu'il pouvait y avoir au début n'est plus. On se rend bien compte qu'ils (les directeurs de théâtres) n'attendaient que la réouverture sans se soucier du reste", regrette l'occupant.
À la question de savoir comment poursuivre l'occupation avec la reprise des représentations, la réponse est toute aussi claire. "Si certains arrivent à travailler de nouveau, tant mieux. Mais réouverture ne veut pas dire reprise du travail pour tout le monde", tient-il à rappeler.
"Même si l'on se fait chasser, les gens peuvent revenir. Si on doit bloquer, on bloquera. Si on doit durcir le ton, on le fera." En attendant, les discussions se poursuivent avec la direction du TNP. La situation pourrait bien évoluer dans les prochains jours.