VICTIME PRÉSUMÉE D'UN GOUROU DURANT SON ENFANCE, IL TÉMOIGNE POUR RADIO SCOOP

Mardi 12 Octobre - 05:00

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Joseph Fert - © DR
Joseph Fert a quitté la communauté religieuse de Malrevers il y a 18 ans. À l'époque, il avait 13 ans. Lui et son frère disent avoir subi des actes de torture de la part du chef de cette colonie implantée en Haute-Loire depuis 1972. Joseph évoque même un viol commis par ce gourou. Aujourd'hui, il veut faire éclater la vérité.

Le temps passe, mais les souvenirs restent. Joseph Fert n'a rien oublié de ce qu'il a vécu durant son enfance à Malrevers, au sein de cette communauté religieuse constituée à l'époque de près de 80 membres.

Entre l'âge de sept et treize ans, lui et son frère ont vécu l'horreur. Joseph Fert prévient d'entrée : « Pour réussir à comprendre ce que l'on a subi, il faudrait malheureusement l'avoir vécu ».

Violé avec un bâton pour avoir chahuté


À son époque, pour les enfants, les semaines « étaient rythmées par des punitions et des coups de poing et de bâton, des enfermements dans des caves, dans le noir, en étant parfois déshabillés ou attachés. Mais aussi des punitions avec des boules de pétanque à tenir à bout de bras des heures. Parfois, durant des semaines entières, je devais être à genoux sur des planches de gravier. »

Joseph Fert a notamment un souvenir marquant. Alors qu'il avait 11 ans, son tortionnaire présumé l'aurait violé avec un bâton, car ce dernier estimait qu'il avait chahuté avec son cousin.

Dénoncer pour avancer


Aujourd'hui, il veut mettre en lumière les dérives de cette communauté religieuse, et notamment celles de son chef, afin d'avancer dans sa vie. Car depuis, il dit s'être construit comme il a pu : « Il y a les souvenirs qui reviennent tout le temps. J'ai depuis longtemps adopté un mode de vie particulier. Je travaille beaucoup. Il faut en fait que je me noie dans quelque chose. Quand j'étais plus jeune, c'était des excès divers et variés. Il faut absolument que je sois avec l'esprit fixé sur quelque chose. Dès que je ne fais rien, je cogite trop. Les souvenirs sont toujours présents et le seront jusqu'à la fin. »

Joseph Fert a désormais besoin d'être reconnu comme victime. « C'est important qu'une institution de ce pays me reconnaisse un certain statut, dise que ce que j'ai vécu est grave et que je suis victime. Il est également important que l'on reconnaisse que cette personne (le chef de la communauté religieuse) a fait quelque chose de grave et qu'elle est coupable. »

C'est ainsi qu'avec son frère, il a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour "actes de torture et de barbarie ainsi que viol sur mineur de quinze ans". Avec l'espoir, enfin, d'avoir des réponses à ses nombreuses questions.