Elles avaient été découvertes au mois de mars dernier, sous le pont de Frans, à Villefranche-sur-Saône. Des repérages dans la zone avaient été effectués en amont afin de préciser si les engins explosifs, au nombre de trois, représentaient un danger ou non.
"On est tombé dessus par hasard, c'était la première fois qu'on plongeait dans la zone", explique l'adjudant Sébastien Regueme, de la brigade nautique d'Aix-les-Bains. "On a prévenu le centre de déminage qui nous a permis d'intervenir ensuite."
1.000 interventions par an pour le centre de déminage de Lyon
Les bombes ont été posées au niveau du pont par les Allemands lors de leur fuite, en septembre 1944. "Comme pour une grande partie des ponts de Lyon", rappelle le capitaine Loïc Le Goff, chef de centre du déminage de Lyon. "La particularité de celui-ci, c'est que les systèmes d'amorçage ont vraisemblablement été coupés par des Résistants, ce qui a empêché l'explosion. En revanche, on ne sait pas pourquoi les bombes se sont retrouvées sous l'eau. Ont-elles été jetées ? Peut-être", poursuit-il.
Chaque bombe mesure 1 mètre pour 50 kg, dont 16 kg d'explosif. "Il n'y avait pas de risque d'explosion, c'est pour cela que le quartier n'a pas été bouclé", ajoute le capitaine Loïc Le Goff. Pour autant, la plus grande vigilance reste de mise. Le message est clair : il ne faut surtout pas manipuler soi-même ses objets et encore moins les ramener chez soi... "On est souvent appelé par des particuliers ou des communes. On intervient aussi quand il y a des travaux avant de construire des immeubles."
Une fois sorties de la Saône, les trois bombes seront déminées à Colmar.
Rien que pour le centre de déminage de Lyon, près de 1.000 interventions sont recensées chaque année et 80% des interventions sont dites historiques comme celle-ci. D'après le capitaine Le Goff, il faudrait 500 ans de travail pour tout enlever, à travers la France. Les guerres de 1870, 1914-1918 et 1939-1945 ont laissé de très nombreuses traces...
Chaque année, le centre de déminage retire entre 12 et 15 tonnes d'explosifs dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.