Des culottes menstruelles gratuites
À l'occasion de la journée mondiale de l'hygiène menstruelle, l'Université Jean Moulin a organisé le 28 mai une distribution de culottes spécialement conçues pour la période des règles. Une prochaine distribution aura lieu en septembre sur les trois sites : dans le 3e arrondissement, sur les quais du Rhône et à Bourg-en-Bresse.
"Oui, oui, c'est gratuit, tu peux te servir !" À l'entrée, le petit stand rencontre un grand succès. De la taille S au XXL, les culottes séduisent même les jeunes femmes qui n'ont jamais testé la technique. Conçue par l'entreprise lyonnaise Loop, elles sont lavables et réutilisables. Dans le commerce, ces culottes menstruelles coûtent en moyenne entre 30 et 40 euros.
"On ne s'en rend pas forcément compte parce qu'on a l'habitude d'acheter des protections périodiques tous les mois, mais dans le budget d'un étudiant c'est beaucoup", assure Eline, 19 ans. "C'est une super idée", ajoute Eva. "C'est un sujet tabou alors le rendre visible c'est très bien !"
Par ailleurs, la fac prévoit d'installer vingt distributeurs de protections périodiques gratuites, pour un budget de 15.000 euros. Un partenariat a été noué avec la marque bretonne Marguerite & Compagnie qui utilise du coton bio.
Du long terme, pas de l'urgence
"C'était une vraie demande de leur part", souligne Nathalie Krief vice-présidente en charge notamment de la vie étudiante. "La précarité existait avant la crise sanitaire, mais elle a été exacerbée. On le voit bien, la vie reprend, mais il n'est pas question de faire comme si de rien n'était."
Des difficultés accrues, aussi bien sur le plan de l'équipement numérique, des besoins alimentaires et d'hygiène. Sans oublier l'isolement et les conséquences psychologiques pour lesquelles les universités tentent aussi d'apporter de l'aide.
"L'université n'est pas qu'un lieu de savoir et d'enseignement, c'est aussi là que se créée du lien social. On se doit d'accompagner les étudiants, qu'ils se sentent le mieux possible. L'objectif ce n'est pas de proposer des dispositifs d'urgence, mais de pérenniser", assure enfin la vice-présidente.