Une aide pour avancer le chantier de l'hôpital
Tout d'abord, le ministre de la santé s'est engagé au nom de l'Etat à boucler le financement d'une nouvelle série de travaux à l'hôpital Edouard Herriot, prévoyant notamment la création d'une plateforme de médecine ambulatoire. La relance de ce projet va être permise par une reprise de 150 millions d'euros de dette des Hospices civils de Lyon, dont dépend HEH, sur un total de 840 millions d'euros.
L'Etat apportera en sus "plusieurs dizaines de millions d'euros", auxquels viendra s'ajouter des aides de l'Autorité régionale de santé, a indiqué le ministre, sans chiffrer précisément le montant de la rénovation du site. Proche du centre-ville, l'hôpital Edouard Herriot est le premier centre d'urgences à Lyon.
Conçu par l'architecte Tony Garnier dans les années 30, c'est un ensemble de 50 pavillons, dont la moitié dédiés à l'hospitalisation. Une première tranche de travaux y a permis de construire un plateau technique et de soins critiques ultramoderne. Les urgences sont en train d'être renouvelées et les travaux à venir doivent permettre de créer une plateforme de médecine ambulatoire, de regrouper des bâtiments d'hospitalisation et de construire un bâtiment pour le SAMU.
"J'ai souhaité que tout cela puisse se faire rapidement, avec une livraison des premiers bâtiments en 2024 et le dernier d'ici 2027", a indiqué Olivier Véran. Si le projet proposé ambitionne de "respecter l'œuvre de Tony Garnier", il se traduira par la disparition de deux pavillons historiques, après celui détruit pour faire place au nouveau plateau technique.
"On parle de modernisation des hospitalisations. Par exemple, il y a aujourd'hui encore 25% des chambres qui n'ont pas de sanitaires ou de salles de bain, des petites unités qui ne sont pas fonctionnelles", ajoute Valérie Durand-Roche, directrice d'HEH.
Les syndicats toujours remontés
Interrogé sur les récentes mobilisations de soignants (infirmiers de réanimation, techniciens de laboratoires) Olivier Véran a promis de poursuivre les discussions. "Je suis le premier ministre de la santé à recevoir les syndicats d'infirmiers anesthésistes depuis vingt ans. J'ai pris des engagements devant eux en leur disant qu'une mission avait démarré pour revoir le périmètre de leurs compétences", a assuré le ministre.
"Rien ne sert de manifester, on va travailler et je suis d'accord pour faire évoluer les corps de métier. Je comprends l'impatience mais ce travail de fond est nécessaire."
Une délégation syndicale a été reçue par le cabinet du ministre. "Ils nous ont écoutés, la balle est dans leur camp", assure Akkal Djaila, aide-soignante en réanimation et déléguée SUD Santé. "On a parlé des effectifs, de la formation des renforts, des différentes primes qui sont largement insuffisantes."
"J'espère qu'on aura un retour, parce qu'on ne va rien lâcher", conclut l'aide-soignante.