Mercredi, elle a jugé que le film portait certes atteinte à la présomption d'innocence du père Preynat, mais que l'insertion d'un encart rappelant ce principe à la fin du film constituait "une mesure proportionnée" de compensation, selon l'arrêt consulté par l'AFP.
Une suspension du film serait "disproportionnée"
"La loi ne dit pas que les tiers doivent prendre des mesures proportionnées à l'atteinte qu'ils causent à la présomption d'innocence, mais tout simplement qu'il ne doivent pas y porter atteinte", a réagi l'avocat du prêtre, Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, qui envisage un pourvoi en cassation.
"Il est grotesque d'imaginer qu'après avoir présenté pendant 2h15 le père Preynat comme coupable d'actes innommables, on puisse faire disparaître en deux secondes la conviction qu'on a fait naître chez les spectateurs", avait-il plaidé à l'audience du 3 juin.
Les avocats de la production lui avaient opposé le risque d'une "atteinte grave et très disproportionnée au principe de la liberté d'expression et à la liberté de création", retenue dans le premier jugement.
"Il ne s'agit pas d'un film sur le procès Preynat, mais sur la libération de la parole des victimes d'actes de pédophilie dans l'Église", qui participe "d'un débat d'intérêt général", lui avait rétorqué Me Benoît Goulesque-Monaux, un des avocats de la production.
La cour a estimé que la suspension du film serait "disproportionnée car elle reviendrait à reporter la diffusion d'une œuvre à échéance inconnue".
(avec AFP)