AIN : POURQUOI LES CHEVAUX SONT INTERDITS SUR LE CHEMIN DE HALAGE DE LA VOIE BLEUE ?

Historiquement, cette voie était empruntée par les cavaliers. Le chemin avait été créé au XIXe siècle pour développer le halage, un mode de traction des bateaux, par l'homme ou les chevaux, le long de la rivière. Une technique qui était très courante sur la Saône, mais également sur la rivière Ain.

Près de 200 ans plus tard, les temps ont changé et le cheval n'est désormais plus le bienvenu. Le 15 décembre 2022 cinq maires de la Communauté de Communes Dombes Saône Vallée ont pris un arrêté qui interdit aux cavaliers l'accès au chemin de halage.



Cette initiative est incompréhensible pour Patrice Guillermin, président de l'Ain à cheval. "Le chemin était emprunté pour des randonnées équestres et je pense que les professionnels du secteur vont être impactés dans leur façon de travailler. Il peut y avoir des déboires économiques pour eux, car ils sont privés d'une voie qui leur permettait de faire des randos pour satisfaire leur clientèle."

Mais pour la communauté de communes, il était nécessaire de prendre une telle décision. "Nous ne l'avons pas prise contre les chevaux", explique Marc Péchoux, président de la Communauté de Communes Dombes Saône Vallée et maire de Trévoux, qui a lui-même pris un arrêté interdisant les chevaux qui passent sur la Voie Bleue dans sa ville. "Nous avons constaté que cet itinéraire est extrêmement fréquenté. Et cela nous parait très dangereux de faire cohabiter des chevaux qui sont craintifs, avec autant de monde sur le chemin de halage".


150.000 passages sur la Voie Bleue entre Trévoux et Saint-Bernard ont été comptabilisés en 2022. "On ne peut pas jouer avec la sécurité des gens qui empruntent ce chemin", justifie le président de la Communauté de Communes Dombes Saône Vallée. "Il y a des enfants, des adultes, des cyclistes et des trottinettes qui passent chaque jour". Par ailleurs, les cavaliers disposent de 200 km de chemins balisés sur le territoire.

"Un cheval au pas ne va pas être plus dangereux qu'un VTT qui arrive sur un chemin", argumente Patrice Guillermin, président de l'Ain à cheval. "Les utilisateurs se doivent d'avoir un code de bonne conduite. Je pense que c'est possible de faire cohabiter tout le monde". Une réunion est prévue entre les représentants du monde équestre et la communauté de communes dans les prochains jours pour trouver une solution. Cependant, l'interdiction du chemin de halage aux chevaux est "irrévocable" pour Marc Péchoux. À titre personnel, je ne reviendrai pas sur ma décision. Ce serait irresponsable".