Les prix des carburants ont atteint un record la semaine passée, le gazole dépassant les 1,60 euro le litre pour la première fois dans un contexte de hausse des cours du pétrole, selon les chiffres officiels publiés lundi 17 janvier. Le prix avait atteint 1,5583 euro le litre la semaine s'arrêtant le 7 janvier, un montant équivalent au précédent record datant du 15 octobre.
La demande repart, les prix s'envolent
Pourquoi ? Différentes causes sont soulevées, la première étant liée à la reprise économique qui se confirme au niveau mondial. "L'hypothèse de confinements liés à la circulation d'Omicron s'écartent, la demande de carburant repart à la hausse et les prix suivent. Et bien qu'on ne puisse rien prédire, si cette demande se maintient, il n'y pas de raison que les prix baisse. En tout cas, pas pour l'instant", explique Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP).
Dès lors que les prix s'emballent, plusieurs options sont régulièrement évoquées pour soulager le portefeuille des Français. En octobre, face à cette hausse des prix, mais aussi aux inquiétudes plus larges sur le pouvoir d'achat, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé une "indemnité inflation" de 100 euros pour 38 millions de Français.
Baisser les taxes, bloquer les prix ?
L'État peut aussi décider de baisser les taxes ou de bloquer les prix. "Si on prend la première option, il faut savoir que sur 1.62 euro le litre de gazole, il y a 55 centimes qui ne peuvent pas bouger : c'est le prix international et la France ne représente qu'1% de la demande pétrolière mondiale", détaille Olivier Gantois. "Reste 19 centimes de marge du distributeur, presque entièrement couvert par les coûts de distribution. Et puis enfin, les 88 centimes de taxe fixe que l'État peut baisser : la décision lui revient."
Mais cette décision peut coûter cher, de même que si l'État décidait plutôt de bloquer les prix. Car la différence entre le prix bloqué et le prix du marché devra forcément être encaissée. Sachant qu'un centime par litre équivaut à 400 millions d'euros par an pour le budget de l'État.
"C'est considérable", poursuit le président de l'UFIP. "Il y a eu un précédent, c'était en 1990 avec la guerre du Golfe. Ça a duré 4 semaines je crois, puis ça s'est arrêté, car c'était intenable. Bloquer les prix, c'est possible, car la loi le permet. Mais dans la pratique, c'est très compliqué."