Cette idée de documentaire est le fruit d'une rencontre, pour Julien Artru. "J'ai eu comme colocataire une personne qui était surveillante au lycée Marcelle Pardé", explique-t-il. "Elle m'a raconté les problèmes de harcèlement auxquels elle faisait face et c'est là que l'idée d'en faire un documentaire m'est venue".
"J'ai senti des lycéens concernés par le projet"
Durant trois ans, plus de cent lycéens, dont la grande majorité a été victime de harcèlement scolaire, ont participé à ce documentaire. C'est le cas de Clara Menzel, 18 ans, scolarisée au lycée Marcelle Pardé au moment du tournage. Elle a coécrit le scénario avec plusieurs camarades. Une participation qui lui a fait beaucoup de bien : "J'ai été harcelée de la sixième à la quatrième à cause de ma petite taille due à une maladie", confie la jeune femme. "Au départ, je ne voulais pas tourner dans ce documentaire, car je ne voulais pas revivre ce que j'avais vécu. Puis finalement, je l'ai fait et ça m'a libérée ! Je me suis fait des amis, une chose que je n'osais pas faire avant". Une libération telle qu'aujourd'hui, dès qu'elle voit quelqu'un se faire harceler, elle lui vient en aide.
Un documentaire qui a vocation à être diffusé dans les autres établissements
Ces changements font la fierté de Julien Artru, le réalisateur : "J'ai senti des lycéens concernés par le projet", affirme-t-il. "Ils ont écrit le scénario, joué dans le documentaire. Certains ont joué leur propre rôle dans la peau des harcelés, et d'autres, qui ont subi des harcèlements, ont endossé le rôle des harceleurs".
Le documentaire a été réalisé sans financement et a vocation à être diffusé dans d'autres établissements, pour sensibiliser au harcèlement scolaire. "Nous cherchons des financements pour pouvoir être diffusé sur des chaînes et télévision locales et nationales", explique Julien Artru. "Mais je suis confiant et j'espère aussi que le documentaire sera diffusé aussi dans des festivals".
Pour signaler une situation de harcèlement scolaire, il faut composer le 30 20.