Dossiers des patients, téléphonie, appareils chirurgicaux, gestion des médicaments, rendez-vous, affectation des lits et des médecins, tout a été bloqué. Post-it, tableaux de services faits à la main et cahiers de rendez-vous ont tant bien que mal pris le relais, mais des opérations ont été déprogrammées et des patients envoyés dans d'autres hôpitaux.
Des équipes de l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) sur place s'efforcent depuis de reconstruire des réseaux informatiques sains et de récupérer les données, dont une partie était à l'abri dans des sauvegardes. Il faudra probablement des semaines pour retrouver un fonctionnement normal.
La consigne est de ne pas payer de rançon
Les hôpitaux, comme toutes les administrations, ont "pour consigne stricte de jamais payer" de rançons, avait rappelé l'Elysée mercredi, alors que ces attaques ont quadruplé en 2020, dont 11% visaient des hôpitaux.
En pleine pandémie, ces attaques constituent "une crise dans la crise", a noté le chef de l'Etat.
L'exécutif a prévu d'affecter un milliard d'euros, dont 720 millions de fonds publics, pour renforcer la filière, tripler son chiffre d'affaires à 25 milliards d'euros en 2025 et doubler ses effectifs.
"Beaucoup d'acteurs sont attaqués chaque jour et font l'objet de demandes de rançon, sans le dire", a souligné Emmanuel Macron. "Ce que vous avez subi montre à la fois notre vulnérabilité et l'importance d'accélérer et d'investir".
Il a salué la prochaine création d'un "Campus Cyber" à La Défense avec une soixantaine des principaux acteurs publics et privés du secteur, qui doit créer un "écosystème de la sécurité, plus soudé et plus performant".
Les réseaux qui lancent des attaques par rançongiciels ne sont qu'une dizaine, selon Guillaume Poupard, directeur de l'Anssi, en rappelant les succès récent en Ukraine contre les réseaux Emotet et Egregor, grâce à une coopération policière internationale avec une forte implication française.