En conséquence, la demande de suspension des travaux déposée par France Nature Environnement (Haute-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes), AUTA (usagers) et SOS Loire Vivante est rejetée.
"C'est une décision sans aucune motivation, qui se contente de résumer les positions des uns et des autres, comme si tout était déjà décidé", a regretté Jean-Jacques Orfeuvre, responsable de FNE 43.
"J'espère sincèrement que les opposants vont enfin comprendre tout l'intérêt (de cette déviation) à la fois pour limiter l'accidentologie pour le bien des habitants mais aussi pour l'économie et le tourisme", a réagi de son côté Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay.
23.3 millions d'euros de travaux
Les travaux, permettant la création d'une 2x2 voies entre Saint-Hostien et Le Pertuis, ont commencé début janvier après l'accord donné par la préfecture le 28 octobre dernier, malgré plusieurs manifestations d'opposants.
Les 10,7 km de route menacent "140 hectares d'espaces naturels, forestiers et agricoles, 16 habitats d'intérêt communautaire, plus de 100 espèces protégées", alors que "l'actuelle RN88 ne présente pas une dangerosité plus élevée que la moyenne des routes du même type", selon ces associations.
Au-delà de leur demande de suspension en référé, elles ont déposé un recours sur le fond pour réclamer l'annulation de l'autorisation environnementale.
Des élues du groupe d'opposition RCES (Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire) au conseil régional ont également déposé des recours devant les tribunaux administratifs de Lyon et Clermont-Ferrand, dénonçant un "conflit d'intérêts du président de région Laurent Wauquiez" dans son fief de Haute-Loire, où il a été député et maire du Puy-en-Velay.
Le budget primitif 2021 de la Région comprend un investissement de 23,3 millions d'euros dévolu à ces travaux.
Le coût total de cette déviation est estimé à 226,5 millions d'euros, dont 198 millions d'euros financés par la Région, auxquels s'ajoute le coût du doublement de la déviation d'Yssingeaux, dans le même département, pour un montant de 37,8 millions d'euros de fonds exclusivement régionaux, selon le groupe RCES.