D'un stade de 3.000 à 42.000 places
Retour presque un siècle en arrière. C'est en 1930 qu'ont débuté les travaux de construction du Chaudron. Ils ont été longs à cause du terrain marécageux et des galeries de mines. Finalement, le 13 septembre 1931, un premier match de football, opposant l'ASSE à l'AS Cannes, est disputé, en lever de rideau de la rencontre phare du jour, une opposition de rugby entre l'AS Montferrand et le Stade Forezien universitaire.
À l'occasion de ce 90e anniversaire, on vous retrace l'histoire de l'antre des Verts à travers les témoignages de ceux qui le connaissent par cœur. C'est le cas du doyen des supporters des Verts : Émile Robert. Lui est centenaire et il a connu Geoffroy-Guichard à ses débuts. En tant que spectateur mais aussi joueur !
"Une tribune pour les huiles et puis c'est tout"
"À l'époque, il y avait 3 ou 4.000 personnes aux matchs, pas plus. Puis le terrain était plus petit et une piste d'athlétisme était installée autour. C'était pas un joli gazon au début mais de l'herbe tondue à ras. La petite tribune centrale, celle où il y a les dirigeants et les huiles aujourd'hui, a existé tout de suite. Sur les autres côtés, c'était un monticule de terre sans places assises. Et puis on pouvait s'accouder à la barrière à l'époque (rire)".
Émile Robert n'a pas vu le tout premier match amateur de 1931, mais il était dans les gradins pour la première rencontre professionnelle de Saint-Étienne, en 1933. Le souvenir est intact : "j'y suis allé avec mon voisin, qui était un inconditionnel. Donc je suis allé voir le premier match en 1933, mais je ne me souviens plus contre qui c'était (ndlr, victoire 3 buts à 2 contre le FAC de Nice). Il y avait un nommé Kurtz, un certain Biechert, qui a été fusillé par les Allemands pendant la guerre. Après cela, je suis allé à Geoffroy-Guichard régulièrement".
Émile Robert, l'enfant du Crêt de Roc, signera même une licence à l'ASSE en 1938 et aura la chance de jouer quelques matchs sur la pelouse de ce qui allait devenir "Le Chaudron". "Sincèrement, je n'ai rien ressenti de spécial, à l'époque, ce n'était pas le même stade qu'aujourd'hui. Mon voisin venait me voir jouer mais mon père n'est venu qu'une fois (rire)".