Cette intelligence artificielle propose (moyennant un abonnement payant), d'avoir des réponses à n'importe quelle question juridique. Une initiative décriée par la communauté des avocats, notamment sur X (anciennement Twitter).
Dans une communication quelque peu agressive, IAvocat se présente comme "le cauchemar des avocats". Des mots provocateurs choisis pour "faire le buzz" selon le créateur, Issam Reghi.
Entraînée pendant plusieurs mois avec des décennies de décisions de justice et de lois françaises, l'intelligence artificielle s'est aussi abreuvée des savoirs de l'école de la magistrature et de celle du barreau.
À terme, l'application devrait pouvoir permettre de joindre un avocat spécialisé, proche de chez soi, après avoir répondu aux questions de l'intéressé, "l'application ne sera jamais un vrai avocat".
"Je ne vais pas supprimer d'Apple Store cinq mois de travail"
Seulement une semaine après le lancement de IAvocat, le créateur a reçu une mise en demeure, venue du barreau de Paris. En cause, la mention "avocat" dans l'application.
Or, en France, selon l'article 74 loi numéro 71-1130 du 31 décembre 1970 : "Quiconque aura fait usage, sans remplir les conditions exigées pour le porter, d'un titre tendant à créer, dans l'esprit du public, une confusion avec le titre et la profession réglementés par la présente loi sera puni des peines encourues pour le délit d'usurpation de titre prévu par l'article 433-17 du Code pénal."
Concrètement, il est interdit de se faire appeler "avocat" sans en porter légalement le titre.
Dans cette lettre, reçue ce jeudi 4 janvier, il est demandé à la société de supprimer l'application des plateformes sous 24h.
Issam Reghi a réagi, indiquant que l'application allait prochainement devenir IConseil, dans un souci de conformité. Un changement "prévu" depuis le début, selon lui.
En revanche, IAvocat devrait rester sur les plateformes, malgré la mise en demeure : "bien sûr que je ne vais pas supprimer d'Apple Store cinq mois de travail".
Durant notre échange, Issam Reghi indique même vouloir aller plus loin :
"Je suis prêt à rentrer en procès avec lui, sauf que moi, je viens sans avocat et je me défends simplement avec mon application. Moi, je suis une personne banale, j'ai aucune connaissance en droit, je n'ai pas d'étude supérieure, mais simplement avec l'aide d'une application qui utilise l'intelligence artificielle, je suis sûr que je peux gagner le procès."
Le créateur, dont l'entreprise est basée aujourd'hui à Dubaï, poursuit "ce que je trouve triste, c'est que les avocats ont été gênés". Ajoutant ensuite que l'application "peut être une aide qui va leur faire gagner du temps", assurant "qu'il n'y a pas de danger pour les avocats".