"Un rééquilibrage", se défend la Région
"Apprendre qu'on nous coupe des budgets alors que l'été arrive et qu'on s'est déjà engagé sur l'année qui suit, c'est juste impossible. On finira l'année en déficit, c'est certain", regrette Marine Dardan-Pennaforte, représentante de plusieurs fédérations du spectacle vivant. "À côté de ça, on voit que la Région prévoit de lancer des appels à projets, avec une mise en concurrence qui ne permet pas d'anticiper !"
Ces dernières semaines, la liste des institutions culturelles touchées s'est allongée. Opéra de Lyon, Biennale d'Art Contemporain, Institut Lumière, Subsistances... L'École de la Comédie à Saint-Étienne est aussi concernée. Les baisses de subvention vont de 10% à 50% selon les structures, certaines ont vu la totalité des aides régionales supprimées comme la Villa Gillet, à Lyon.
D'après les syndicats, cela représente 4 millions d'euros pour environ 150 structures impactées. Des chiffres que la Région ne confirme pas en l'état... "Il n'y a pas de coupe dans le budget de la culture qui reste le même", défend la vice-présidente à la culture Sophie Rotkopf. L'exécutif régional préfère ainsi parler de "rééquilibrage", pour mieux répartir les aides entre les grandes villes et les plus petites communes.
"J'ai bien conscience qu'on demande de faire un effort. Les acteurs culturels ne sont pas les seuls à devoir en faire, il faut le comprendre", assure Laurent Wauquiez. "Certaines structures ont été massivement aidées pendant la crise sanitaire, d'autres ont beaucoup souffert et nous devons aussi les soutenir."
Manque de dialogue
La méthode suscite malgré tout la colère des syndicats qui dénoncent l'absence de concertation. "On est pas contre l'idée de mieux répartir les subventions mais pourquoi ne pas nous solliciter, pourquoi ne pas se mettre autour de la table ?", s'interroge Marine Dardan-Pennaforte, qui craint pour les emplois menacés. Avec les autres professionnels mobilisés, elle demande la suspension des délibérations votées en mars et en mai dernier.
À Lyon, le maire Grégory Doucet s'était déjà adressé au président Laurent Wauquiez lui demandant "de revenir à la raison".