"Les prix des distributeurs alimentaires pourraient croître de 8,2%, ce qui engendrerait une hausse des dépenses alimentaires annuelles de 224 euros par personne cette année, pour un total atteignant 2.963 euros", détaille Aurélien Duthoit, conseiller sectoriel chez Allianz Trade.
En partie à cause de la guerre en Ukraine
Ces estimations se basent sur l'hypothèse que les distributeurs répercutent sur leurs prix de vente 75% de la hausse des prix qu'ils paient aux industriels du secteur agroalimentaire.
Or, à l'heure actuelle, moins de la moitié de cette hausse des prix de production a été répercutée sur les consommateurs.
Le rythme auquel les prix de vente s'aligneront sur les prix de production demeure "très incertain, vu la volatilité de l'environnement" économique actuel, marqué notamment par la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
Le conflit, qui oppose deux grandes puissances agricoles, a déjà eu des conséquences très concrètes sur les prix : les industriels facturent ainsi les huiles et graisses 53% plus cher qu'en 2021.
Le coût des farines pour les distributeurs a quant à lui bondi de 28%, et celui des pâtes de 19%.
Seulement le début
Et la hausse ne va pas s'arrêter, selon Allianz Trade, puisque les distributeurs, sortis de deux années de pandémie "très profitables à leur chiffre d'affaires comme à leur bénéfice", n'ont pas besoin de maintenir coûte que coûte leurs volumes de vente en abaissant les prix.
L'étude est publiée alors que le gouvernement prépare pour la fin juin un budget rectificatif qui devrait notamment aboutir à la distribution d'un chèque alimentaire.