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Lyon : Denise Vernay, la Résistance à 19 ans

Jeudi 27 Mai - 05:30

Actualité


L'allée Denise Vernay a été inaugurée à Lyon, dans le troisième arrondissement. - © Léa Duperrin / Radio SCOOP
Denise Vernay a désormais une esplanade qui porte son nom dans le 3e arrondissement de Lyon. Un hommage à celle qui fut agent de liaison pendant la Seconde guerre mondiale, sœur de Simone Veil. Une vie de courage et d'épreuves.


Environ deux cents personnes étaient rassemblées ce mardi 25 mai à l'angle de la rue Moncey et de l'avenue de Saxe dans le 3e arrondissement de Lyon. Des élus, des collégiens, des passants. Mais aussi le fils de Denise Vernay et trois de ses petits-enfants.

Miarka, la clandestinité à Lyon


"Parler de ma mère, se rappeler de son parcours c'est toujours très émouvant, les larmes montent aux yeux", sourit Laurent Vernay. "Ce n'est pas vraiment une question de fierté, mais c'est de se souvenir un petit peu... Tout le monde n'a pas été collaborateur."

En 1943, Denise Vernay entre dans la Résistance alors que les rafles s'intensifient. Elle n'a pas vingt ans. Mise en relation avec le mouvement Franc-Tireur, elle devient agent de liaison au sein du mouvement lyonnais sous le nom de code de Miarka. Elle parcourt Lyon à vélo, distribuant les courriers clandestinement.

En mars 1944, sa famille est déportée parce que juive. Denise Vernay est arrêtée quelques mois plus tard. Torturée au siège de la Gestapo place Bellecour, elle ne livra aucune information sur son réseau. Et sauva ainsi la vie de plusieurs de ses coéquipiers. Emprisonnée, elle est à son tour déportée au camp de Ravensbrück. Elle en sortira vivante, comme ses deux sœurs Simone et Madeleine. Son frère et ses parents, eux, ne reviendront pas.

Le partage d'une histoire douloureuse


Denise Vernay ne voulait pas que l'on parle d'elle comme d'une "héroïne", précise son fils. Tout au long de sa vie après la guerre, elle participera à perpétuer la mémoire de la Résistance, dans la discrétion et la modestie. Jusqu'à sa mort en 2013, à l'âge de 88 ans.

"Parfois, il faut des dizaines d'années pour raconter ce qu'il s'est passé, souvent en sautant une génération. Mais dans notre famille, c'était trop fort, il a fallu le partager avec nous", souligne Laurent Vernay.

"Les dénominations des rues, des esplanades, des espaces publics en général, dans notre ville, renvoient encore bien trop rarement aux femmes qui ont participé à notre Histoire collective. Au même titre que les hommes pourtant, elles ont tenu leur rôle avec calme, courage, mérite et passion lorsque les circonstances les y appelaient", a salué le maire de Lyon Grégory Doucet dans son discours. "Que l'exemple de Denise Vernay Jacob puisse inspirer chaque passant et chaque passante lorsqu'il ou elle lira son nom sur cette plaque est une grande et jolie chose."






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