"Ils se sont retrouvés jetés dans la gueule du loup !"
"En France, on est moyenne à 30% de turn-over. Les gens ne restent plus à l'hôpital, les équipes rajeunissent et on n'a pas le temps de former tout le monde correctement", regrette Benjamin Berthet, infirmier en réanimation à l'hôpital Lyon Sud.
Il y a des machines spécifiques, qu'il faut savoir manipuler : "au moindre faux pas, le patient peut être mis en danger", poursuit l'infirmier, également militant CGT.
"Ce problème de la formation a été exacerbé pendant le Covid, on a eu des collègues de chirurgie ou des blocs opératoires qui nous ont rejoint... Du jour au lendemain, ils se sont retrouvés jetés dans la gueule du loup ! On les a formés en trois jours, on a été bienveillant mais clairement, ce ne sont pas des conditions de travail acceptables", ajoute Benjamin Berthet.
Les soignants mobilisés demandent à la fois une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur formation, mais aussi une revalorisation salariale. D'autres revendications plus anciennes restent d'actualité, à commencer par une augmentation des lits de réanimation.
La très lente décrue en réanimation
Alors que le déconfinement est enclenché, en réanimation les équipes essaient de tenir le coup. "Il y en a qui craquent et c'est légitime, car ils n'en peuvent plus", confesse l'infirmier lyonnais. "Cette décrue on commence à la voir, mais on aimerait que ça aille plus vite", conclut-il enfin.
Une délégation a été reçue par la direction des HCL début mai, avec la promesse de faire remonter leurs revendications au ministère de la Santé. Les paramédicaux en grève et tous ceux qui souhaitent les soutenir sont invités à se rassembler à partir de 14 heures devant l'hôpital Édouard Herriot à Lyon.