"On était parti d'un simple contrôle de gendarmerie, qui avait permis de découvrir un véhicule chargé de produits stupéfiants sur la région lyonnaise, et, à partir de ce premier élément, on a créé une cellule nationale d'enquête", raconte le colonel Christophe Berthelin, chef de la section de recherches à la gendarmerie de Clermont-Ferrand.
Première phase : un vaste trafic de stupéfiants
Le début de l'enquête remonte à fin 2018. Les sections de recherches de Clermont-Ferrand et de Grenoble investiguaient sur un trafic de stupéfiants entre le Maroc et la France, sous la supervision de la Juridiction Interrégionale Spécialisée (JIRS) de Lyon.
En octobre 2019, sept personnes ont été interpellées et six ont été écrouées. Plus de 673kg de résine de cannabis, 90kg d'herbe et 200 000€ en espèces ont été saisis. Un trafic d'ampleur "dont le centre nerveux était à Clermont-Ferrand", précise le colonel Christophe Berthelin.
Deuxième phase : réseau de blanchiment d'argent
En novembre 2019, les recherches visent désormais à identifier les membres du réseau de blanchiment lié à ce trafic. Des opérations sont menées en région parisienne entre décembre 2019 et novembre 2020, en collaboration avec des unités de la gendarmerie d'Île-de-France, de la gendarmerie des transports aériens et de la garde républicaine.
Une dernière opération s'est tenue du 17 au 20 novembre dernier. Sept personnes sont interpellées et placées en garde-à-vue, certaines sont à la tête d'entreprises de conseil financier et d'achats de métaux précieux. Les sept principaux mis en cause, basés à Paris, ont été mis en examen. Cinq sont écroués et deux sont placés sous contrôle judiciaire.
Les enquêteurs ont alors saisi près d'1 350 000 euros en or et en espèces, un record pour Clermont-Ferrand ! Ce réseau international est aujourd'hui "intégralement démantelé". "C'est assez rare et exceptionnel qu'on puisse démanteler l'intégralité d'un réseau", se réjouit le colonel Christophe Berthelin.