Ne pas y aller la fleur au fusil
Cybergun prévoit notamment d'injecter 20 millions d'euros d'ici les cinq prochaines années. Un déménagement du bâtiment historique situé boulevard Thiers, à Saint-Étienne, est aussi dans les cartons. Le site est jugé trop vétuste par les nouveaux propriétaires, qui comptent toutefois rester sur le bassin stéphanois.
Hugo Brugière, le PDG de Cybergun et désormais président de Verney-Carron nourrit de grandes ambitions pour l'entreprise stéphanoise. "Il y a deux grandes choses à améliorer. La première concerne la partie chasse. L'objectif est de tripler les capacités de production. Aujourd'hui, on fait ici, à Saint-Etienne, entre 7.000 et 10.000 armes par an, majoritairement sur du marché domestique. L'enjeu c'est de rapidement doubler cela pour aller attaque l'export".
"La défense nationale, c'est le grand enjeu"
La seconde concerne un volet plus stratégique. "C'est la partie défense. C'est ce qui a fait qu'on a investi dans Verney-Carron. Car cette entreprise est le dernier rempart de la souveraineté nationale de la fabrication d'armes de petits calibres. Et ce n'est pas rien. L'actualité le prouve, avec la guerre en Ukraine, on se rend compte que l'Europe peut ne pas être épargnée. Ce qu'on souhaite, c'est être capable de proposer à la France, d'équiper une partie de ses forces. Il faut être à "armes égales" par rapport à nos concurrents européens qui produisent aussi des armes. C'est évidemment cela l'enjeu", souligne Hugo Brugière.
À noter que la venue des nouveaux dirigeants à Saint-Étienne, qui étaient accompagnés de certains élus locaux, dont notamment le député du Rhône, Thomas Gassilloud, n'a pas été du goût de la CGT. Ce dernier étant également président de la commission de la défense nationale et des forces armées à l'Assemblée nationale.
Dans un communiqué envoyé ce mardi, le syndicat s'offusque : "doit-on lui rappeler les décisions brutales prises par ses prédécesseurs et notamment le vote d'un certain 9 décembre 1989 où le ministre de la Défense M. Chevènement, aujourd'hui soutien affiché de M. Macron, faisait voter la Loi qui amènera le GIAT sur la voie de la privatisation et avec elle la fermeture de la Manufacture en 2000, malgré la lutte exemplaire des Manuchards et de la CGT ?"