"Non seulement, peut-être que l'entreprise ne va pas les déceler, mais la personne elle-même risque de ne pas s'en apercevoir" à l'image de "la grenouille qu'on trempe dans l'eau tiède et puis on rajoute de plus en plus d'eau chaude jusqu'à ce qu'elle meure...", a poursuivi le responsable de la FIRPS, qui rassemble 23 cabinets spécialisés (Secafi, Stimulus, Qualisocial, Eléas...).
Le risque est aussi que le salarié en souffrance reste silencieux, car "quand on gagne deux heures de trajet matin et soir, l'avantage est tellement considérable que si on n'est pas bien, on aura tendance à se le dissimuler à soi-même et si on est conscient, à ne pas le dire", a-t-il insisté.
Un guide de prévention
Avec l'éloignement, des salariés pas au fait des nouveautés dans l'entreprise peuvent par exemple progressivement se trouver "disqualifiés", tandis que de nouveaux arrivants peuvent ne pas parvenir à trouver des repères, "autre point de vigilance extrême", a-t-il listé. Parmi les écueils du télétravail, d'autres intervenants de la fédération ont aussi cité les problématiques liées à la charge de travail, la déconnexion, ou encore de "nouvelles formes de conflits" plus complexes parce que les interactions ont changé.
"Comme actuellement, une majorité de salariés en télétravail disent que tout va bien, cela ne met pas la pression sur les entreprises en matière de prévention", a déploré François Cochet.
Le guide "télétravail : de nouveaux risques, une prévention à adapter" va être distribué à quelque 6.000 entreprises publiques et privées. Articulé en neuf chapitres (règles et principes, rôle du manager, droit à la déconnexion...), il fournit une série de recommandations, même si les experts soulignent que la "révolution du travail" née de la pandémie n'a pas encore montré toutes ses conséquences.
Selon les données de la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares), publiées en avril, 21% des salariés avaient été au moins un jour en télétravail le mois précédent.