La lanterne magique des enfants d'Izieu
"Ce projet part d'une idée très simple", explique Dominique Vidaud, le directeur de la Maison d'Izieu. "Pour animer les veillées, les enfants réalisaient des bandes dessinées qu'ils concevaient comme des bobines de films, ils faisaient ensuite défiler ces bobines devant une source lumineuse selon le principe de la lanterne magique. Les enfants prenaient en charge la narration, les dialogues et se faisaient des séances de cinéma improvisées", poursuit-il.
Ces dessins ont été conservés par la directrice de la colonie, Sabine Zlatin, après la rafle du 6 avril 1944 qui a conduit à la déportation de 44 enfants et 7 éducateurs.
Faire vivre la mémoire des enfants
Pour faire revivre ces dessins, un partenariat a été créé entre la Maison d'Izieu, un studio de production à Valence, l'école d'art lyonnaise Émile Cohl et le collège Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin. La bande son a notamment été réalisée par une classe d'enfants allophones, c'est-à-dire dont le français n'est pas la langue maternelle. Ces collégiens ont posé leur voix et effectué les bruitages.
"C'est un projet important, car cela fait vivre la mémoire au présent. Izieu a cette spécificité d'être un lieu de mémoire où les enfants ont vécu et, pour la plupart ont vécu heureux. Le drame s'est produit après leur départ, après la rafle", explique Dominique Vidaud.
"Ce court-métrage entre dans ce désir de faire vivre la mémoire des enfants et utiliser ce que les enfants ont produit pour poursuivre leurs gestes et les rendre contemporains", poursuit-il.
Le court métrage devrait sortir au printemps et sera diffusé au sein de la Maison d'Izieu dans un premier temps.