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UN LABORATOIRE LYONNAIS MET EN CAUSE L'IMPLANT CONTRACEPTIF ESSURE

Mercredi 5 Février - 05:00

Santé


L'implant Essure. - © DR
De nouvelles analyses réalisées sur les tissus utérins d'une vingtaine de femmes concluent à un "relargage" d'étain dans le corps des patientes ayant été implantées. L'implant de stérilisation est soupçonné d'être à l'origine d'effets secondaires très graves.


Les dernières analyses réalisées par le laboratoire Minapath confirment les recherches menées au printemps dernier. En étudiant les tissus utérins d'une vingtaine de patientes ayant été implantées, les chercheurs se sont aperçus que de l'étain (métal composant l'implant), avait bien été diffusé dans le corps des patientes.

Le ministère de la santé alerté


"La corrosion de l'implant est confirmée", explique Michel Vincent, qui dirige le laboratoire Minapath. "Les analyses montrent un relargage d'étain dans plus de 90% des cas." En juin dernier déjà, cette hypothèse avait été formulée. Seules quelques femmes avaient pu réaliser ces analyses, très coûteuses et non remboursées par la Sécurité sociale.

Des analyses encore plus poussées devront être réalisées à l'avenir, pour comprendre comment l'étain se retrouve dans l'organisme. Les résultats les plus récents ont été transmis par le laboratoire lyonnais au ministère de la Santé.

Anne-Cécile Groléas, mère de famille et conseillère municipale à Vénissieux, a fait retirer ses implants en 2018 après avoir vécu un véritable enfer. Elle souffre de douleurs répétées, inexpliquées, qui perdurent encore aujourd'hui. "Les femmes n'ont pas été suffisamment informées sur la dangerosité de cet implant, les médecins et les gynécologues ne le sont pas toujours", regrette-t-elle.

"Je ne peux plus travailler comme avant, je ne peux plus être la mère que j'étais", poursuit Anne-Cécile Groleas qui veut continuer de se battre "pour les autres, pour qu'elles sachent."

Avec 23 autres femmes, elle fait partie des premières patientes à avoir porté plainte contre X pour "blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée". Elle souhaite aujourd'hui être reconnue comme victime, établir les responsabilités de chacun, "je sais que le temps de la justice sera long", assure la Vénissiane. Elle relaie sur une page Faecbook dédiée toutes les informations qu'elle peut trouver sur le sujet. Un groupe s'est également formé sur Facebook dans la région et au-delà : Women Essure Victims.

175.000 femmes implantées en France


Les premiers témoignages d'effets secondaires (troubles musculaires, troubles de la mémoire, douleurs) remontent à 2012. En France, 175.000 femmes seraient implantées. Plusieurs actions en justice ont été lancées ces dernières années, y compris au pénal au printemps dernier.

Après avoir nommé un comité scientifique en 2017, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) n'avait pas spécifié de recommandation particulière. Quelques mois plus tard, le laboratoire Bayer mettait fin à sa commercialisation dans plusieurs pays d'Europe.

L'association Resist continue d'alerter les pouvoirs publics sur le sujet, en essayant d'informer le plus de femmes concernées sur la possibilité de se faire retirer l'implant en cas d'effets secondaires.