"M'aimeras-tu quand même si je reste toujours tout aussi libre/Je crois que je n'suis pas prêt pour obéir à ta Bible/Je sais ce qui te plaît, je crois que je n'ai pas lu les bons livres", entonnait Eddy de Pretto dans le lieu de culte.
Se sentant offensées, de nombreuses personnes s'en sont prises directement au chanteur de 29 ans, qui a reçu "jusqu'à 3.000 messages de menaces de mort", témoigne-t-il à la barre. Entre 19 et 26 ans, les 17 prévenus (12 présents, 5 absents) seront jugés pour "harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours, commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime."
"J'ai eu très très peur"
L'artiste, qui se considère comme un "chanteur engagé, homosexuel, qui ne s'est jamais caché", affirme "assumer pleinement" ses propos. L'interprète de "Fête de trop", qui a bénéficié du soutien du prêtre de l'église de Saint-Eustache lui-même, déclare être dans "l'incompréhension" face à cette violence.
"J'ai eu très très peur, je regardais tout le temps en bas de chez moi avant de sortir pour voir s'il n'y avait pas quelqu'un qui surveillait. Je demandais toujours à avoir un garde du corps pour les sorties officielles", confie-t-il, accompagné de son avocat Me Nicolas Verly. "J'ai eu énormément de troubles du sommeil, une crainte forte, des sentiments dépressifs. Je n'arrivais pas à croire cette violence.", poursuit-il.
Dans un communiqué consulté par TF1, les avocats du jeune chanteur soulignent qu'il "sollicitera la réparation de son préjudice" et que "les dommages-intérêts qui pourraient lui être alloués seront reversés à des associations de lutte contre le harcèlement et l'homophobie". Le procès, quant à lui, doit durer jusqu'au vendredi 7 octobre.