Affaire Maëlys : la personnalité trouble de Nordahl Lelandais

Celui qui a avoué le meurtre de Maëlys, 8 ans en 2017 fait face depuis lundi à ses proches qui attendaient ce procès depuis des années. Après le rappel des faits dans la matinée du premier jour de ce procès hors norme, Nordahl Lelandais a présenté ses excuses à la famille de Maëlys : "je lui ai donné la mort, mais je ne voulais pas", a-t-il déclaré.

La journée s'est poursuivie par l'audition des premiers témoins pour aborder la personnalité de l'accusé. C'est d'abord l'enquêtrice de personnalité qui a été entendue. Elle a rencontré l'ancien maitre chien en détention, mais aussi ses proches et même certains de ses anciens employeurs.


Pendant près de deux heures, l'enquêtrice a raconté une enfance plutôt heureuse, des problèmes scolaires, mais rien d'exceptionnel. Une certaine instabilité professionnelle ensuite, des petits boulots entrecoupés d'arrêts maladie à répétition.

La cour a également questionné ses histoires d'amour, plus ou moins sérieuses, ses désirs d'avoir un enfant et bien souvent des ruptures qui ramènent Nordahl Leldandais au domicile familial.



Il ressort de ce rapport que Nordahl Lelandais n'a pas vécu de traumatisme majeur par le passé qui pourrait expliquer le passage à l'acte. L'avocat du père de Maëlys, Me Laurent Boguet a noté : "le côté très lisse d'une enfance relativement équilibrée pose question, de même qu'une adolescence qui ne déraille pas vers une crise majeure".

Par ailleurs l'avocat a relevé "une tendance à minimiser son instabilité professionnelle et ses choix amoureux". Idem avec ses addictions, dont "il cherche à minimiser la portée et la durée" ajoute Laurent Boguet. "Il y a des produits toxiques, il y a de l'alcool qui, nous le savons, dans certaines conditions peuvent constituer des catalyseurs pour des passages à l'acte pulsionnels".


La demi-sœur de Nordahl Lelandais et sa mère ont également été appelées à la barre pour parler de celui qu'elles ont si bien connu et qu'elles continuent de soutenir. "C'est mon frère et je l'aime", a dit sa sœur en ajoutant tout de même : "oui, il y a des actes qui font horreur".



"Mais tout ça était inconcevable", a renchéri la mère de l'accusé, Christiane Lalandais, âgée aujourd'hui de 73 ans. Une mère aimante, qui a du mal à se souvenir de tout devant la cour. Une mère qui ne voit finalement qu'une seule explication : la drogue. "C'est ce qui l'a rendu fou".



Invité par la présidente de la cour d'assises à réagir à l'audition de sa mère et de sa sœur Nordahl Lelandais a déclaré que ce n'était "pas à elles de répondre, je m'expliquerai pendant les débats".

Il a indiqué que sa vie a véritablement basculé en 2017, à cause d'une nouvelle rupture amoureuse. Malgré la présence d'une nouvelle compagne, il indique : "j'étais comme un vagabond. J'entreprenais des choses, mais je me cassais la gueule à chaque fois".