Feux de forêt : jusqu'à 200 pompiers de Lyon et du Rhône formés chaque année

L'été dernier, 13 colonnes de pompiers du SDMIS (Sapeurs-pompiers du département du Rhône et de la métropole de Lyon) ont rejoint les régions les plus touchées par les incendies. Une période qui a tendance à s'étendre dans le temps, accentuée par les épisodes de sécheresse.



"Avant, on était sur juillet - août. Maintenant, on le voit bien, ça commence avant et ça finit plus tard. Et l'intensité ne fait qu'augmenter. Avec des zones touchées qui n'étaient pourtant pas concernées jusque-là", explique Emmanuel Clavaud, contrôleur général du SDMIS. "Même si ce n'est pas dans les mêmes proportions, le Rhône reste un département qui comprend des massifs forestiers importants, donc la surveillance se fait."

Que ce soit en lien avec Météo France ou l'ONF (qui gère les forêts), les casernes se tiennent prêtes.


C'est sur un terrain dédié sur la commune de Chamelet que les sapeurs-pompiers du SDMIS viennent s'entraîner à la conduite tout terrain. Cinq jours pour apprendre à manœuvrer un camion citerne de 14 tonnes, de jour comme de nuit. En franchissant les obstacles, disposés volontairement.

"On ne s'imagine pas qu'il se passe tout ça lorsqu'il y a un feu. Pourtant, si le conducteur n'est pas capable d'emmener son équipe sur place, il n'y a pas d'intervention", souligne Vincent Chene, adjudant-chef et formateur à la conduite. Avec les progrès technologiques, les camions se sont améliorés. Désormais, en cas de franchissement du feu (quelques minutes), les pompiers peuvent avoir accès à de l'air respirable dans l'habitacle et un système de refroidissement extérieur s'enclenche. "C'est ce qui a déjà permis de sauver des vies", poursuit le pompier.

Chaque année, entre 150 et 200 sapeurs-pompiers sont formés aux techniques spécifiques du feu de forêt. En 2022, les incendies de végétation ont représenté 900 interventions sur le département du Rhône et ses alentours.




Mais les moyens sont-ils à la hauteur des enjeux ? Chaque année, les collectivités locales investissent 200 millions d'euros pour faire fonctionner le SDMIS. Un budget en constante augmentation pour la Métropole de Lyon, le Département et les communes. Sans oublier la nécessité de recruter davantage de volontaires...

"L'État doit prendre sa part", insiste Zemorda Khelifi, présidente du SDMIS et vice-présidente de la Métropole. "On ne pourra pas faire face à tous ces enjeux seuls, c'est une réflexion que l'on doit avoir sur le financement de la sécurité civile."

Le gouvernement dévoilait en avril dernier les grandes lignes de son plan feu de forêt pour mieux lutter contre les incendies. À commencer par un renforcement des appareils aériens, notamment dans le Sud-Ouest.