Cette action symbolique, s'inscrit dans une série de manifestations visant à dénoncer le maintien de l'image du fondateur d'Emmaüs, accusé d'agressions sexuelles, sur ce monument.
"Stop au déni"
Sur place, des militants brandissaient des pancartes avec des slogans sans équivoque tels que "Stop au déni" et "Soutien aux victimes de l'Abbé Pierre". Arnaud Gallais, co-fondateur de Mouv'Enfants, a justifié cette action en appelant à ne plus honorer la mémoire d'un homme soupçonné de violences sexuelles : "Que l'Abbé Pierre retourne là où il est et qu'on ne rende plus hommage à un agresseur", a-t-il déclaré.
Selon le collectif, le silence des autorités lyonnaises sur ce sujet est inadmissible : "Alors que partout en France, des communes retirent des plaques, noms de rue ou d'école, à Lyon rien ne bouge sur la Fresque des Lyonnais", s'indigne l'association dans un communiqué.
Lucie Aubrac, figure de résistance et symbole de parité
Le choix de recouvrir l'Abbé Pierre par Lucie Aubrac n'est pas anodin. Arnaud Gallais souligne que cette figure emblématique de la Résistance, et particulièrement liée à Lyon, incarne une personnalité "charismatique" qui permet également de souligner le manque de représentation féminine sur la fresque. En effet, sur les 30 personnalités représentées, seules quatre sont des femmes.
Une fresque controversée depuis les révélations sur l'Abbé Pierre
Depuis les accusations d'agressions sexuelles portées contre l'Abbé Pierre, de nombreuses villes ont décidé de débaptiser les lieux qui portaient son nom. À Lyon, la Fresque des Lyonnais, une œuvre en trompe-l'œil peinte sur un immeuble et représentant des figures historiques et contemporaines locales, est devenue un point de crispation.
Fin septembre, le mot "violeur" avait été inscrit en grandes lettres rouges sur le portrait du religieux, suivi d'une barre rouge peinte sur ses yeux. La coopérative CitéCréation, propriétaire de la fresque, avait alors rapidement recouvert le tout d'un carré de peinture grise en accord avec la mairie de Lyon.
Dans le 9e arrondissement, la place Abbé Pierre a été débaptisée en septembre dernier.
Vers une suppression définitive de la figure de l'Abbé Pierre ?
La présence de l'Abbé Pierre sur la fresque fait toujours l'objet d'un débat à Lyon. Son retrait définitif sera discuté dans le cadre d'un comité citoyen. Pour Arnaud Gallais, cette attente est intolérable : "Il va falloir attendre combien de temps ?", a-t-il interrogé, impatient de voir la figure du religieux disparaître définitivement de l'œuvre.
Cette action symbolique menée par Mouv'Enfants relance une fois de plus le débat sur la place des personnalités controversées dans l'espace public et sur l'importance de soutenir les victimes de violences sexuelles dans la reconnaissance publique.
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