"Depuis 2004, l'État savait"
C'est la défaillance de l'État qui est ici pointée du doigt, accusé de n'avoir pas suffisamment informé les patientes sur la dangerosité de cet implant de contraception définitive. "Il a pourtant été démontré par de récentes analyses, que de l'étain se retrouvait dans les tissus de femmes qui ont été implantées, et que ce relargage de métal était responsable de troubles gynécologiques graves", détaille l'avocat des plaignantes, maître Duval.
Selon lui, des tests auraient pu être réalisés bien plus tôt pour mettre en évidence les dysfonctionnements de l'implant, retiré du marché français en 2017. "Il s'agit d'un problème de santé publique. On estime que par ces analyses qui auraient dû être faites, l'État savait depuis 2004", poursuit maître Duval qui précise que le ministère des Solidarité et de la Santé dispose de deux mois pour se prononcer sur les plaintes déposées ce jour.
Une prise en charge médicale adaptée
L'objectif de ce coup de poing judiciaire, c'est avant tout de "créer le débat", affirme l'avocat lyonnais, qui souhaite mettre l'État face à ses responsabilités. Maître Duval demande que les patientes ayant fait retirer leurs implants puissent être prises en charge, tant sur le plan médical que social. Jusqu'ici, les examens médicaux réalisés par les femmes victimes d'effets secondaires n'ont pas été remboursés par la Sécurité Sociale.
"Quand notre gouvernement prendra-t-il la mesure de l'ampleur des conséquences de cette catastrophe sanitaire, humaine, concernant la santé publique de femmes et de mères de famille de notre pays ?", se demandent les plaignantes dans leur communiqué commun.
Anne-Cécile Groléas, fait partie des quatre plaignantes. Après de graves problèmes de santé, elle avait pris la décision de faire retirer ses implants en 2018. Depuis, les souffrances physiques demeurent, comme des troubles neurologiques qui l'affectent au quotidien. "Nous voulons que l'État comprenne qu'il aurait fallu nous protéger", a-t-elle expliqué cet après-midi, non sans émotion.
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