L'écobuage : interdit, mais très répandu en Auvergne-Rhône-Alpes

L'écobuage est de saison, puisque les feuilles des arbres finissent de tomber, en cette fin d'automne. Les tas s'accumulent dans le jardin. La tentation de s'en débarrasser en y mettant le feu peut être grande... Mais le brûlage des déchets verts à l'air libre est totalement interdit, dangereux, et très polluant !


L'écobuage est un délit qui peut vous valoir une amende de 450 euros (sauf dérogation communale). De plus, si les voisins se plaignent parce qu'ils sont incommodés par les odeurs, votre responsabilité peut être engagée pour "nuisances olfactives".

Manipuler le feu est également dangereux.

Enfin, l'écobuage est extrêmement polluant : un feu de 50 kg de végétaux émet autant de particules qu'une voiture qui parcourt, selon les différentes estimations, entre 5.000 et 50.000 km ! Par conséquent, l'argument courant qui consiste à dire que prendre sa voiture pour aller en déchetterie pollue davantage que de brûler sur place est faux.

L'écobuage reste pourtant une pratique très répandue : selon l'institut de surveillance de la qualité de l'air ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, 9 % des foyers pratiquent le brûlage des déchets verts.


En cette saison, les associations de protection de la nature multiplient les messages d'alerte. La LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux, qui défend tous les animaux, a publié un post sur Facebook pour expliquer pourquoi il ne faut surtout pas brûler les tas de feuilles et de branches. En cette saison, vous pourriez déloger un hérisson d'Europe qui commence son hibernation. De plus, si vous utilisez un outil comme une fourche, vous pourriez blesser un hérisson en léthargie.

Avant de déplacer les végétaux pour les emmener à la déchetterie, vérifiez donc qu'il n'y ait pas un petit squatteur dans votre jardin.


En vérité, parler de "déchets verts" est impropre, puisqu'un déchet, par définition, est quelque chose qui n'a de valeur pour personne, qui ne sert à rien. Or, les produits de la tonte, les feuilles qui tombent, les branches cassées peuvent devenir de l'or pour la nature, à condition, bien sûr, de ne pas les brûler…

L'association lyonnaise de défense de la biodiversité Arthropologia donnait cette semaine dans la presse régionale des exemples de solutions pratiques :

- Les produits de taille, une fois broyés, peuvent servir dans les massifs pour les protéger du manque d'eau, et ainsi limiter les besoins en arrosage
- Ils sont un très bon engrais, en compost pour le potager
- Ce sont des refuges pour la faune, disposés en petit tas au pied des arbres
- Les branchages peuvent servir de brise-vent ou de barrière visuelle
- Les tas de bois peuvent accueillir des oiseaux, des mammifères, des insectes auxiliaires, pollinisateurs et recycleurs

Bref, La Terre, Lapierre et vous ne peut que vous recommander d'éviter le brûlage des végétaux : dans la nature, et dans le jardin, tout se recycle !