Frédéric Fass tient le F2, place de l'hôpital, près de la place Bellecour, à Lyon :
J'ai envie de hurler, tellement je suis en colère ! On a eu le covid, les gilets jaunes, on a fermé les terrasses pendant les manifestations contre la réforme des retraites, on s'endette, on s'endette, on s'endette, et maintenant, il y a le côté énergétique ! Je payais à peu près 1.600, 1.700 euros, on est passé à 2.000 et j'ai reçu avant-hier ma facture de 5.000 euros ! Donc, si vous voulez, c'est beaucoup pour une petite structure comme la mienne...
Acculés, les restaurateurs demandent de l'aide au gouvernement pour payer leurs factures.
C'est un cri d'alarme ! J'emploie onze salariés et je ne veux pas baisser les bras, mais s'ils continuent à m'assassiner sur ses factures, je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir !
Le sentiment de colère et d'inquiétude des restaurateurs est d'autant plus vif qu'ils ont le sentiment d'avoir déjà fait beaucoup d'efforts pour limiter leur consommation, à l'image de Frédéric Fass :
Je pense qu'on a vraiment tout fait pour faire des économies. On a baissé les températures des salles dès qu'il n'y avait plus de clients, on a investi dans des détecteurs pour allumer la lumière seulement en cas de passage, on a demandé aux chefs d'arrêter les cuissons longues, on a fait tout ce qu'on nous a demandé de faire !
La passion du métier est toujours là, pour Frédéric, mais les difficultés qui s'accumulent lui font craindre pour son activité.
J'aime toujours mon métier, je vous assure que j'ai toujours autant de plaisir à recevoir mes clients. Mais comment peut-on faire pour se battre constamment ? On ne fait que ça, se battre !
Frédéric a alerté sur sa situation, sur les réseaux sociaux.
Le dîner aux chandelles des Toques Blanches Lyonnaises, pour alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur l'explosion des factures d'énergie, aura donc lieu mardi soir, dans une trentaine de restaurants.
