"On n'y arrivera pas en vendant des gâteaux"
"Il y a 14 enfants, certains sont dans la classe de nos propres enfants", explique Christelle. "Tous les matins, ils se réveillent, comme nos enfants. Eux aussi, ils ont besoin de sommeil et d'attention."
La situation ne laisse personne indifférent. "C'est triste bien sûr. On est mis face à la réalité", déplore Véronique. L'école n'en n'est pas à son premier goûter solidaire. L'année dernière, la mobilisation avait duré plusieurs mois. Trois familles avaient pu être hébergées dans le gymnase de l'école. Une situation plus pérenne avait été trouvée à la veille des vacances de Noël.
"Je pense qu'il faut réaliser l'urgence de la situation. Là il fait encore bon, mais quand l'hiver va arriver... Comment va-t-on mettre sept familles à l'abri ? Avec des nuits d'hôtel à 50 euros, on n'y arrivera pas en vendant des gâteaux", alerte Sophie. Inquiète, elle regarde les prévisions météo pour les prochains jours. Et elle espère que les pouvoirs publics "prennent enfin leurs responsabilités."
Une délégation doit être reçue ce lundi en préfecture.
14.000 places d'hébergement supprimées en France ?
En fin de matinée, une trentaine d'associations de solidarité se rassemblent aux côtés de parlementaires de différents courants politiques pour alerter sur l'une des dispositions du projet de loi de finances pour 2023. Le texte en l'état prévoit d'entériner la fermeture de 14.000 places d'hébergement d'urgence. La moitié avait été créée pendant la crise sanitaire.
"Ce sont désormais 2.000 enfants en famille qui, chaque soir, se voient refuser une place d'hébergement. Un chiffre qui a doublé depuis le début de l'année 2022", indiquent les associations.
Ce jeudi devant l'école Veyet, la députée écologiste Marie-Charlotte Garin est allée à la rencontre des parents. Interrogée sur le projet de loi, elle s'y dit fermement opposée. "C'est inentendable de supprimer des places d'hébergement d'urgence, quand bien même ce serait pour créer de l'hébergement plus durable. Aujourd'hui, on n'est même pas capable d'accompagner les familles qui sont à la rue. On manque de travailleurs sociaux, de places adaptées aux familles et aux enfants."