"Ils sont épuisés, souffle une bénévole. Ils ne dorment pas bien, certains tombent malade."
Au loin, des jeunes se lavent les dents. Alia s'approche, sous le barnum, pour être un peu à l'abri.
"On vient ici en France parce qu'on connait la langue. On pense qu'on sera libre et que c'est un pays de droits", déclame le jeune originaire de Guinée. Passé par le Mali, la Tunisie, l'Algérie, l'Italie… Il espère aujourd'hui travailler pour pouvoir rester en France.
Ni majeurs, ni mineurs, 250 jeunes à la rue
La plupart des jeunes du campement se retrouve dans une sorte de vide juridique.
Lorsqu'ils n'ont pas été reconnus mineurs par les services de la Métropole de Lyon, ils peuvent formuler un recours. Plusieurs mois peuvent alors s'écouler avant la décision d'un juge.
La préfecture, qui a en charge les jeunes majeurs précaires, ne les reconnait pas comme majeurs, et leur minorité n'est pas non plus actée officiellement. Ce qui empêche une prise en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance.
"Ce qu'on demande, c'est la présomption de minorité. C'est le respect du droit international qui garantie à toute personne mineure d'être hébergée. Et puis en attendant, dans l'urgence, c'est une mise à l'abri pour ces jeunes qui sont sous la flotte depuis trois mois", insiste Camille, du collectif de soutien.
En attendant, les jours se suivent et se ressemblent. Entre les cours de français du Secours Populaire et les allers-retours à la Part-Dieu pour charger leur portable.
Les voisins tolèrent la présence des jeunes. Certains viennent même apporter du café, faire des lessives…
Le collectif lyonnais a recensé 250 jeunes étrangers vivant à la rue sur la Métropole.
Les bénévoles dépensent en moyenne 3.000 euros par mois pour financer les tentes, le gaz et l'électricité dans les squats... Une cagnotte a été mise en ligne pour réceptionner les dons.
Sollicités, les services de la préfecture du Rhône n'ont pas donné suite à nos questions.