Une manifestation des Défenseurs de Lyon contre "la fermeture" de la ville 

Plusieurs membres du collectif apolitique des "Défenseurs de Lyon" ont battu le pavé dimanche 13 avril sur le quai Saint-Antoine pour protester contre les décisions de la municipalité écologiste de Lyon.

Cette manifestation a rassemblé 500 personnes juste à côté du marché en bord de Saône. 

Parmi les représentants du collectif présents sur place, il y avait Laure Cédat, l'une des portes paroles des commerçants de la Presqu'île lyonnaise. 

C'est aussi la maman de la jeune Iris, mortellement percutée à l'âge de 15 ans avec son compagnon Warren, 17 ans, par une ambulance privée alors qu'ils circulaient en trottinette électrique sur le quai Tilsitt (Lyon 2) en août 2022.




D'abord "anéantie" par la perte de sa fille, Laure Cédat est notamment parvenue à se relever en rejoignant le collectif des Défenseurs de Lyon depuis un an. 

Pour "dénoncer la méthode brutale et violente employée par l'exécutif actuel qui ne va pas dans le sens du bien commun." Elle détaille.

"L'objectif est de faire connaître le mouvement à ceux qui ne le connaissent pas encore. Nous ne sommes pas des caricatures. Nous représentons tout Lyon : des familles, des artisans, des commerçants, des riverains... etc. Nous prenons la parole pour tous les gens qui pensent que cette ville est en train de péricliter parce qu'elle se ferme. On a mal à notre ville et on veut la défendre."

"C'est un appel au soutien. Il faut dire stop à la fermeture de cette ville parce que c'est primordial. Parce que des familles partent, des commerces ferment, des gens restent bloqués 1h30 chaque jours dans les bouchons... ce n'est plus vivable."

Les Défenseurs de Lyon dénoncent un accès de plus en plus difficile à la ville. 

Travaux à répétition, voies réservées, suppressions de places de stationnement : selon eux, les mesures prises par la mairie écologiste de Grégory Doucet compliquent la vie de tous les jours. 


"On a des problématiques qui concernent les Lyonnais, les Grands Lyonnais et même les touristes. Cela prend en compte l'accessibilité : on ne sait plus comment circuler. Il y a aussi un problème de dangerosité de certaines voies de circulation. C'est véritablement la guerre du bitume à Lyon. On est dans un vrai déni de démocratie", interpelle Laure Cédat.

Les riverains de passage au moment de la manifestation, pour se procurer l'un des tracts distribués, ont témoigné de ce même sentiment. C'est le cas de Françoise qui habite rue de Brest à quelques centaines de pas d'ici. 

"Ce n'est pas compliqué, c'est pire que ça. On ne peut plus passer, on ne peut plus venir nous chercher. Il faut prendre les sens interdits quand vraiment on veut y arriver... c'est super !" ironise t-elle. En terminant par : "il faut que ça change !"

Le son de cloche est le même pour l'un des conducteurs bloqués en voiture, à l'arrêt, dans les embouteillages quai Saint-Antoine, fenêtre ouverte, à discuter avec les manifestants.

"J'habitais l'appartement juste au-dessus (quai Saint-Antoine) et je suis parti de Lyon pour rejoindre les Monts d'Or. Le trafic et le fait que des places de stationnements aient été supprimées a beaucoup joué. C'était devenu invivable."

Retrouvez notre reportage vidéo de cette manifestation des Défenseurs de Lyon sur la page Facebook Radio SCOOP Lyon.






Au-delà des problèmes concrets, les membres du collectif fustigent ce qu'ils jugent être "un manque d'écoute et de dialogue" avec les élus municipaux. Laure Cédat est la première à tirer la sonnette d'alarme.

"On continuera à dire que la méthode est violente et brutale. Elle ne respecte pas le bien commun des Lyonnais et des Grands Lyonnais. Les mesures prisent successivement ne vont pas dans le bon sens [...]." 

"Il faudrait commencer par écouter les citoyens. C'est le sens de notre message et de notre mobilisation et celles qu'on a fait tout au long de l'année dernière. Il faut arrêter d'appliquer une méthode dogmatique qui ne correspond pas à la vie et à la réalité des citoyens à Lyon."

Avec plus de 15.000 membres, le collectif espère continuer à grandir et à peser dans le débat public local. Au point de viser l'objectif des 20.000 membres d'ici les prochains mois. 

Les tracts distribués dimanche 13 avril invitaient les Lyonnais et les Grands Lyonnais à rejoindre le mouvement, et à partager leurs témoignages sur les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien.