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[INTERVIEW] DANIEL AUTEUIL : "MON AMOUR DE LA SCÈNE A GLISSÉ VERS LA MUSIQUE"

Jeudi 25 Janvier - 07:15

Cinéma


Daniel Auteuil - © Stéphane Janin
Cette semaine, Stéphanie Loire a reçu, ce mercredi, l'une des légendes du cinéma français : Daniel Auteuil. L'acteur de 74 ans a répondu aux questions de Radio SCOOP.


Il vient de signer son deuxième album, et pourtant, c'est l'un des acteurs français les plus emblématiques de l'histoire du cinéma.

Daniel Auteuil, nommé 13 fois au César, est actuellement à l'affiche avec le film "Un silence", en compagnie notamment de l'actrice Emmanuelle Devos.

L'acteur de 74 ans a reçu Stéphanie Loire, dans sa loge, à quelques minutes de monter sur scène pour jouer le spectacle de son nouvel album "Si tu as peur, n'aie pas peur de l'amour".

© Radio SCOOP

Parmi les titres de cet album, il y a un titre qui s'appelle "La contre-allée". Ce titre-là évoque Alger, ville de ton enfance. Tu es quasiment né dans un opéra là-bas ? 


"Je suis né pendant que mes parents étaient en saison théâtrale à Alger. On y a passé quatre années et j'étais gardé par les machinistes pendant que mes parents étaient sur scène, j'étais dans un couffin en coulisses et j'ai fait mes premiers pas sur scène à 4 ans lors d'un opéra comique qui s'appelait Madame Butterfly. Je faisais le fils de Madame Butterfly."

À cette époque-là, tu rêvais déjà de scène en tant qu'acteur ?


"Non, c'est venu plus tard. Je suivais tout le temps mes parents et il y avait souvent des artistes en tournée qui passaient et j'ai eu la chance de découvrir plein de spectacles comme ça. J'avais beaucoup d'émotions et je n'avais pas réalisé que c'était parce que je voulais être sur scène. En fait, ce qui m'a donné envie de faire ce métier, c'est de provoquer l'émotion que ces gens ont provoqué chez moi. J'ai trouvé ça magnifique de pouvoir provoquer de l'émotion ou du rire ou des larmes."

Provoquer de l'émotion en faisant de la musique ou provoquer de l'émotion comme acteur, c'est la même histoire ?


"Non, ce n'est pas la même histoire parce qu'en tant qu'acteur, tu es sur scène, tu joues un personnage et tu ne peux pas en sortir et parler aux gens. Il y a un quatrième mur qui empêche ça. Alors que les chansons, ce sont mes histoires et puis je vois souvent les gens, ils me parlent et s'en fichent du quatrième mur. Ce n'est pas la même émotion."

Gaëtan Roussel a arrangé beaucoup de tes chansons. Est-ce qu'il a été une rencontre importante pour toi ?


"Oui, je dirais même capitale. C'est lui qui m'a poussé à écrire mes propres chansons, qui m'a mis en scène sur chacun des spectacles et c'est lui qui a dirigé de mes albums. En revanche, l'écriture vient de moi. C'est pour ça que je me suis trouvé une espèce de légitimité à aller raconter mes histoires."

Quand as-tu appris à jouer de la guitare ?


"Il n'y a pas longtemps, j'avais essayé quand j'étais jeune homme et puis j'ai recommencé il y a 5-6 ans. Je voulais que mon fils de 14 ans se mette à la guitare et pour lui montrer que c'était bien, je me suis mis à en faire avec lui. Jusqu'au jour où je demande à son professeur de m'expliquer comment on fait et il me dit de m'amuser à composer plutôt. Et puis le temps à passer et sur les tournages, j'ai amené ma guitare et je me suis mis à poser des accords. C'était juste pour moi, c'était dans ma chambre. Jusqu'au jour où l'ego a été trop fort et j'ai eu envie de le partager."

On a l'impression que la musique a toujours été proche de toi. Tu as fait une comédie musicale en 1972, ta première expérience et je crois que tu as rencontré un ami ?


"Oui, j'y ai rencontré Dave. Mais j'ai surtout trouvé cette idée de groupe et de troupes qui rassure quand on est un jeune acteur ou un jeune musicien. Certains ont la chance de continuer leur carrière avec et c'est vrai qu'on se sent plus fort. Moi, ça n'a pas été le cas. Mais le souvenir que j'en ai gardé a été aussi une initiation, j'ai goûté au succès pour la première fois et c'était quelque chose de magnifique."

En 1985 sort "Jean de Florette" au cinéma dans lequel tu joues. Et là, c'est un véritable succès.


"Oui, j'ai été emporté par l'énorme succès, du jour au lendemain, on m'a découvert et j'ai eu plein de propositions. Ce qui m'impressionnait beaucoup quand j'étais jeune et que je commençais à tourner avec des stars impressionnantes, c'était la voix. Une voix que je connaissais depuis toujours, comme avec Yves Montand par exemple."

Le spectacle que tu joues sur scène est construit à partir de ton deuxième album. Tu te livres beaucoup dans cet album, c'est aussi le cas sur scène ?


"Oui, je dévoile mes émotions. Par exemple, la titre "Pardon pardon" est né du souvenir que j'ai eu de ma mère sur le quai de la gare, m'accompagnant pour la première fois pour mon voyage à Paris. J'avais 19 ans et à l'époque, pour aller à Paris en train, depuis Avignon, il fallait 9 à 10h. Ma mère sur le quai qui me faisait au revoir, ça fait partie des choses qui me marquent. Et puis, plus le temps passe, plus on a envie de laisser des messages affectifs aux autres."
 

Dans cet album, il est aussi question du rapport avec ton fils, mais aussi du rapport avec ton père ?


"Oui, c'est la troisième fois que je suis père et en étant un père un peu tardif, on a ce sentiment d'urgence et de moments à ne pas rater. Mais surtout, ça me renvoie bizarrement à mon enfance, c'est-à-dire que dans ce fils, je retrouve l'amour de mes parents. Et parfois dans l'écriture, je ressens une émotion du père que je suis et parfois, je me souviens de l'enfant que j'étais."

Tu es une figure incontournable du cinéma, tu as joué dans une centaine de films. Le cinéma t'habite toujours autant ?


"Passionnément. Mon amour de la scène à glisser vers la musique même. Le théâtre est quelque chose d'éprouvant alors qu'avec la musique, j'entre fatigué sur scène et je sors en pleine forme. Chanter est un phénomène physiologique sûrement, ça met en forme, je vous conseille tous de chanter !"

Autour de toi, sur scène, il y a des musiciens qui t'accompagnent sur toute la tournée. Est-ce que c'est une vie de troupe ?


"C'est une vie de troupes et un univers que je découvre, c'est fou parce que les musiciens ont des milliards de références, ils peuvent prendre leur guitare comme ça et chanter des centaines de chansons. La musique rend joyeux. Avant d'entrer sur scène, on est heureux d'aller jouer et de faire partager ces choses-là aux autres."

Daniel Auteuil sera en tournée en France. Le 2 février à la Maison du Peuple à Pierre-Bénite, le 6 février à Bron à l'espace Albert Camus et le 26 mars à l'Atrium à Tassin-à-la-Demi-Lune.


L'interview de Stéphanie Loire est à retrouver, tous les mercredis, à partir de 19h sur Radio SCOOP et en replay.