C'est le genre de situation qui peut arriver dans un club. Il y a eu beaucoup de changements. Juninho et Sylvinho ont amené une nouvelle philosophie et une nouvelle manière de travailler. Sylvinho a joué dans plusieurs grands clubs, donc il a l'expérience pour être le patron d'une équipe. Il faut que les joueurs comprennent la philosophie du nouveau coach. C'est vrai qu'aujourd'hui ça ne marche pas, mais il faut laisser le temps. Changer le coach n'est pas la bonne solution. Il faut d'abord que la mentalité des joueurs change. Il y a du talent, maintenant il faut que ça commence à marcher sur le terrain.
Vous connaissez bien Juninho. À votre avis, comment vit-il cette période ?
C'est un compétiteur, un gagnant. Comme joueur, il a gagné partout où il est passé. Il a une carrière exceptionnelle. En tant que directeur sportif, je pense qu'il essaie de transmettre cet état d'esprit. Sauf qu'aujourd'hui, il ne peut plus le faire directement sur le terrain. Il essaie de transmettre son expérience et sa rage de vaincre aux joueurs et même avec le staff. Je pense qu'il est inquiet par rapport à la situation, mais c'est une personne intelligente et qui ne lâche jamais rien. Il va tout faire pour changer la situation et faire en sorte que le club sorte de cette période difficile.
Pensez-vous que l'OL peut redresser la barre dès cette semaine ?
C'est une semaine très compliquée avec la Coupe d'Europe et le derby, mais elle peut aussi tout changer. Ce qui est bien avec le haut niveau, c'est que tu enchaînes les matchs très vite. Tu peux donc rapidement changer la situation. C'est aux joueurs de choisir, ils ont deux matchs pour tout changer et reconquérir les supporters.
"Pour le derby, c'est d'abord aux joueurs de faire le boulot"
Vous n'avez jamais perdu un derby avec l'OL. Que représente ce match pour vous ?
Exact, je n'ai jamais perdu en 16 derbies. C'est un match spécial, vraiment différent. On n'a même pas besoin de préparation mentale ou de causerie parce qu'on connaît à quel point c'est important pour le club et les supporters. Dans ces grands matchs, il ne faut jamais rien lâcher.
Quel est votre meilleur souvenir de derby ?
Quand on gagne 3-2 à Saint-Etienne avec un but de Govou à la fin (Ndlr : le 3 octobre 2004). C'était mon premier derby. J'ai découvert l'ambiance et ce qu'était la rivalité entre les deux clubs. Il fallait être prêt. On n'a rien lâché et on a gagné à la fin. C'est un match que je n'oublierai pas.
Ce derby peut-il être le déclic de la saison ?
C'est possible. Je pense que l'entraîneur, le directeur sportif et même le président vont tout mettre en œuvre pour que ça marche. Mais c'est avant tout aux joueurs de faire le boulot sur le terrain.
"À Chasselay, je peux gérer le vestiaire"
Vous entraînez le club de Chasselay depuis quelques mois. Comment vivez-vous cette nouvelle aventure ?
C'est un bon projet pour moi. Je suis pleinement impliqué. L'expérience est différente de celle vécue quand j'entraînais la réserve de l'OL. Comme c'était la formation, je n'avais pas toujours la même équipe. Celle que j'avais à l'entraînement n'était pas toujours celle que j'avais le week-end, donc c'était un peu compliqué. À Chasselay, j'ai mon équipe. Je peux gérer le vestiaire et regarder ce qu'il faut améliorer. C'est un club ambitieux. Le président veut monter en National. C'est pour ça que je suis venu ici.
Quel est l'objectif du club cette saison ?
L'objectif est d'abord de ne pas jouer la descente, ensuite on verra. On est encore en Coupe de France et en championnat, c'est très serré. Il y a de bonnes équipes. Pour le moment, on avance petit à petit et on fera le point en janvier ou en février.
Le terrain vous manque-t-il parfois ?
Oui, je ne vais pas mentir. C'est magnifique de vivre des matchs de Coupe d'Europe, des derbies, des chocs. Ce sont des ambiances extraordinaires. Mais aujourd'hui, je suis content d'être sur le bord de la pelouse, de commander une équipe. Je ne peux pas rentrer sur le terrain, mais je dois trouver une manière de gagner des matchs en utilisant le plan tactique, la communication, etc. Ce sont des émotions différentes et ça me plaît.