Julien Desbottes, le président de la JL a réagi ce jeudi matin sur Radio SCOOP, en exclusivité.
Zaccharie Risacher en première place de la draft NBA 2024, c'est beaucoup d'émotion ce matin ?
“Oui ce sont des émotions complètement uniques, évidemment on n'avait jamais connu ça pour notre club de la JL. Avant tout, on pense à lui et à ses proches. Ce sont des moments qui sont historiques. C'est d'une rareté absolue. Numéro 1 en définitive de la draft c'est incroyable et quand on sait en plus la qualité humaine du garçon, ça procure davantage de joie.”
L'annonce de cette première place, ça a été une surprise pour vous ?
“Au fil de l'année, on a su qu'il était potentiellement dans les cinq premiers puis dans les trois premiers, après, c'est assez secret et assez mystérieux toutes les coulisses en NBA. Il y a d'énormes enjeux économiques et sportifs pour les différents clubs, il peut y avoir des arrangements tout à fait légaux entre eux. Donc au final, on espérait cette première place parce que c'est toujours plus flatteur et pour notre club, ça envoie un message de professionnalisme et d'exigence. Quand on est premier même si c'est par
l'intermédiaire de Zac, on sait qu'il y a qu'une seule place de premier. On l'espérait, mais on n'aurait pas été déçu si ça avait été une autre place."
C'est un sacré coup de communication pour votre club, on a entendu le nom de la JL Bourg jusqu'aux USA !
“Oui, lorsque je l'ai entendu, j'en ai eu des frissons. C'est vrai que ça donne au club un écho planétaire. On sait que la NBA est assez hégémonique sur le monde du basket international. Ce qui pose des difficultés parfois en France dans le rapport que l'on peut imaginer pour le grand public entre ce qui se passe là-bas, ce qui se passe ici et toutes les connexions qu'on peut avoir entre la NBA et le championnat français, elles sont très importantes à cultiver. Lorsqu'on arrive à faire une connexion entre la NBA et la JL Bourg, cette saison se place dans les annales de notre club.
"Encore plus quand on sait que la JL Bourg a été finaliste de l'Euro cup, demi-finaliste du championnat de France, nos U21 qui ont gagné le Trophée du futur et enfin Zaccharie qui se place premier de la draft NBA. Je pense qu'on peut être vraiment satisfait."
Ce qui me plaît, c'est qu'au-delà de la vision de la lumière du club, Zaccharie est un jeune très attachant et très bien élevé. C'est précieux d'avoir des jeunes de la sorte dans le monde du sport et du basket français.”
Estimez-vous que cette place est méritée ?
“Je ne sais pas étalonner la concurrence. Zaccharie Risacher a performé cette saison dans un championnat d'adultes. Il a fait 65 matchs environ avec nous et on l'a vu faire par séquence des choses qu'on avait pratiquement jamais vu à Ekinox. Notamment face à Monaco, il a su élever son niveau de jeu contre des adultes et dans des moments clés de notre saison. Certes, il a eu un léger moment difficile, mais je lui ai dit que c'était normal, car la route ne peut pas être un long fleuve tranquille. Le fait qu'il y ait eu quelques obstacles en cours de saison et qu'il termine tout de même en apothéose en étant un de nos meilleurs joueurs pour les play-offs finale de championnat, ça montre qu'il a toutes ses chances et toute sa place. On lui souhaite le meilleur et on restera évidemment très proche de lui quoi qu'il arrive.”
Son choix n'est sans doute pas anodin, pensez-vous qu'il est taillé pour le grand championnat qu'est la NBA ?
“En tout cas, certains l'ont pensé. Les clubs NBA mettent 15, voire 20 ans avant d'avoir le premier choix, c'est une décision qui est énorme dans leur processus de construction de club. Ils sont mieux placés que moi pour savoir s'il est taillé pour ce championnat ou non. Moi, je pense qu'au vu de son intelligence de jeu, la manière dont il s'est adapté cette année, car il est arrivé un peu en cours de forme physique et mentale. Il s'est ensuite réhabilité au niveau à seulement 19 ans. À présent, il est parti pour 3 ou 4 ans de contrat, probablement avec Atlanta. Il y a beaucoup de joueurs draftés qui rencontrent des situations difficiles, car la concurrence est très très rude, mais je crois vraiment en lui. Au-delà de ses qualités de basketteur humainement, j'estime qu'il aura l'intelligence de jeu et l'évolution nécessaire pour trouver sa place au sein de ce championnat.”
De la JL à la NBA Zaccharie Risacher va complètement rentrer dans une autre dimension
“Oui on peut le dire c'est une autre dimension, les déplacements se font en avions privés, il y a 82 matchs de saison régulière. C'est un autre rapport au sport. Le sport américain dans son fonctionnement est très différent de celui présent en Europe.”
Au vu de ce qu'il lui arrive, Zaccharie Risacher ne doit sûrement pas regretter son choix d'avoir rejoint Bourg en début de saison ?
“Oui, il a dit que ça n'aurait pas pu mieux se passer. Certes, on aurait pu gagner un trophée pour mettre la cerise sur le gâteau. C'est un joueur qui n'est pas égocentré, c'est un joueur d'abord d'équipe. Il a toujours agi en équipier modèle. De notre côté, nous avons mis en place des équipements financiers et humains afin de l'accompagner, cela faisait partie du deal. À la fin, tout le monde est récompensé. Pour la JL Bourg, ce jeune homme a été une superbe rencontre sur le plan sportif et humain. Il envoie un message sportif très positif aux jeunes. La manière de se comporter dans ce milieu qui peut être parfois caricatural".
Pensez-vous que dans les années à venir, il sera de nouveau possible d'attirer des pépites qui s'envoleront en NBA comme Zaccharie Risacher ?
“Forcément, ce genre d'expériences en appellent d'autres. Mais les places sont chères, les clubs sont constamment en concurrence. En effet, aujourd'hui, la JL Bourg a toute la légitimité pour espérer attirer d'autres prospects. Mais il faut avant tout des jeunes qui nous ressemblent, sinon, tout cela ne sera pas possible... Les clubs NBA qui sont venus à Bourg se sont rendu compte de la qualité de notre organisation. “
Quatre joueurs français draftés au premier tour, est-ce une bonne nouvelle pour le basket français ?
“Oui, c'est une excellente nouvelle, notamment pour le niveau de la formation en France. À titre personnel, je pense qu'il est très important que le basket français et nord-américain trouvent un écho afin qu'on sorte nous Français de notre coquille. Si le basket français veut exister, cette passerelle entre notre championnat et la NBA est prépondérante. Donc oui, c'est une très bonne nouvelle.”
